Les TDAH, un trouble fréquent et pénalisant chez les étudiants
- Romo L & al.
- J Behav Addict
- Agnès Lara
- Résumé d’article
À retenir
Une étude réalisée auprès des étudiants des universités de Nanterre et de Rouen a estimé la prévalence des troubles de déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) à 5,6%. Elle montre que ces étudiants ont moins de chance de réussite dans leurs études et qu’ils présentent plus souvent des difficultés financières. La consommation de substances est plus fréquente dans cette population, de même que les comportements addictifs (jeu, achat compulsif, trouble du comportement alimentaire, addiction à Internet).
Ces résultats indiquent que la prévalence de ces troubles est importante, pénalisante pour l’évolution scolaire et professionnelle, et qu’ils sont associés à de nombreuses comorbidités, alors qu’ils restent souvent sous-diagnostiqués. Les auteurs appellent donc à un meilleur repérage chez les étudiants, afin de leur proposer des interventions adaptées et de minimiser l’impact sur leur réussite scolaire et professionnelle.
Pourquoi cette étude a-t-elle été réalisée ?
Les TDAH concernent 5% des enfants d’âge scolaire et ces difficultés persistent à l’âge adulte pour la moitié d’entre eux. Une étude récente a estimé la prévalence des TDAH à 7,3% en France et a montré qu’ils étaient fréquemment associés à des comorbidités (troubles de l’humeur, troubles anxieux, difficultés personnelles et sociales), et notamment à des comportements addictifs. Des chercheurs français ont récemment estimé la prévalence des TDAH au sein d’une population étudiante en recherchant notamment les addictions associées, avec ou sans substances.
Méthodologie
Cette étude transversale a été conduite dans différents campus des universités de Nanterre et de Rouen, à l’occasion d’une visite médicale. Les étudiants de différentes filières ont rempli une série de questionnaires de façon à recueillir leurs données socio-économiques et rechercher différentes addictions. L’échelle Wender Utah Rating Scale à 25 items (WURS-25) a été utilisée pour évaluer les TDAH.
Résultats
- L’analyse a inclus 1.517 étudiants, 472 de l’université de Nanterre et 1.042 de celle de Rouen. Leur âge moyen était de 20,6 ans et 31,8% étaient des hommes.
- La prévalence des TDAH mesurée dans cette population était de 5,6% et ces troubles étaient plus fréquemment rencontrés chez les garçons (7,0%) que chez les filles (4,9%).
- Les étudiants concernés par les TDAH au moment de l’étude avaient davantage redoublé une année universitaire (42,2%) contre seulement 25,7% pour l’ensemble de la population et le nombre de redoublements était plus important. Ils avaient aussi le sentiment d’avoir un niveau d’étude inférieur à ceux qui étaient indemnes de ces troubles et déclaraient plus souvent des difficultés financières. Ces troubles affectaient leur motivation, leur propre estime et leur efficacité. Enfin leur IMC était globalement plus élevé.
- La consommation de substances (alcool, cannabis, tabac), régulière ou occasionnelle, était plus fréquente chez les sujets atteints de TDAH et ils présentaient aussi plus souvent des comportements addictifs (jeu, achat compulsif, trouble du comportement alimentaire, et notamment d’addiction à Internet). Les polyaddictions étaient également plus fréquentes.
Limitations
L’étude n’a été menée que sur 2 campus universitaires et repose uniquement sur les résultats d’auto-questionnaires. Il n’a pas été possible d’inclure des données sur l’évolution des TDAH ni sur les paramètres psychopathologiques des participants.
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