Les taux de résistance aux antibiotiques restent bas dans les hôpitaux marseillais
- Le Page S et al.
- Eur J Clin Microbiol Infect Dis.
- Agnès Lara
- Actualités Médicales
À retenir
- Le niveau de résistance aux principaux antibiotiques (ATB) utilisés en traitement probabiliste reste globalement bas à Marseille.
- Une augmentation des résistances aux céphalosporines de troisième génération (C3G) a été observée en hémoculture entre 2001 et 2016.
- Mais le taux de souches de S. aureus résistantes à la méticilline et de P. aeruginosa résistantes à l’imipénème a globalement diminué.
Selon certaines études, la résistance aux ATB pourrait être responsable de plus de 10 millions de personnes dans le monde à l’horizon 2050. En Europe, les résistances multiples aux ATB sont surtout le fait de bactéries à Gram négatif productrices de bêta-lactamase à spectre élargi (BLSE), de carbapénémases ou plus récemment de résistance à la colistine. Des données de surveillance plus localisées sont cependant indispensables pour s’assurer de l’efficacité des traitements ATB probabilistes. L’équipe de Didier Raoult a suivi l’évolution des antibiorésistances de façon rétrospective sur une période de 3 ans entre 2014 et 2016, en particulier vis-à-vis des ATB couramment utilisés en traitement probabiliste, en analysant les souches bactériennes les plus fréquemment responsables d’infections au sein de 4 grands hôpitaux Marseillais.
Le nombre de souches sensibles à tous les ATB testés a augmenté entre 2014 et 2016
Au total 99.932 tests de sensibilité aux ATB ont été analysés au cours des 3 années de l’étude au sein d’un même laboratoire de microbiologie centralisé. Parmi les 15 souches les plus fréquemment responsables d’infections invasives entre 2014 et 2016, les bactéries les plus souvent isolées étaient E. coli, S. aureus et P. aeruginosa. Durant cette période, le nombre de souches sauvages sensibles à tous les ATB testés a augmenté, passant par exemple de 35,6% à 39,8% pour Escherichia coli, mais cela était également vrai pour P. mirabilis, S. marcescens, S. aureus et S. agalactiae. Au sein des bactéries Gram-négatif, le taux de résistance aux carbapénèmes était bas (5% de l’ensemble des isolats) et le taux de production de carbapénémase est resté stable durant la période étudiée (0,69% à 0,76%). La proportion de souches à résistance étendue (résistance à tous les ATB excepté 2 classes) et de souches résistantes à toutes les classes d’ATB (pan-drug resistant) a été de 0,5% et < 0,03% respectivement.
Des résistances en baisse, à l’exception de celle aux céphalosporines de 3e génération
La comparaison avec la base de données d’hémocultures réalisées entre 2001 et 2016 a fait apparaître une augmentation des souches résistantes aux C3G, qui sont passées respectivement de 0% des isolats d’E. coli invasives en 2001 à 17,8% en 2016 (p<105), et de 8% des isolats de K. pneumoniae à 35,4% (p=0,001) au cours de cette même période. Mais dans le même temps, le taux de souches de S. aureus résistantes à la méticilline a lui au contraire diminué, passant de 31% à 19,8% (p=0,006), de même que le taux de P. aeruginosa résistantes à l’imipénème (-23%). Par ailleurs, dans les bactériémies à entérobactéries et à S. aureus, les traitements empiriques sont apparus efficaces dans 99,4% et 100% des cas respectivement.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé