Les taux d’anxiété sont élevés chez les patients atteints d’un cancer, en particulier en réadaptation fonctionnelle

  • Miriam Davis
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Près de 14% des patients atteints d’un cancer présentent une anxiété modérée à sévère, selon une enquête menée auprès de 4.000 patients allemands et de 10.000 témoins issus de la population.
  • Les taux d’anxiété sont encore plus élevés (15,9%) durant la phase de réadaptation que pendant le traitement du cancer.

Pourquoi est-ce important ?

  • Les professionnels de santé de médecine générale et de médecine spécialisée devraient surveiller les niveaux d’anxiété des patients atteints d’un cancer, et traiter ou orienter ceux dont les niveaux d’anxiété sont cliniquement significatifs.
  • La surveillance des patients devrait s’étendre à la phase de réadaptation, où les taux d’anxiété sont supérieurs à ceux constatés durant le traitement actif.

Méthodologie

  • Une étude de cohorte multicentrique transversale a porté sur 4.020 patients atteints d’un cancer (âgés de 18 à 75 ans) qui étaient en phase de traitement ou de réadaptation dans 5 régions d’Allemagne.
  • Un groupe de comparaison de 10.000 personnes issues de la population allemande générale a été utilisé.
  • L’anxiété a été mesurée par la version allemande du questionnaire sur le trouble de l’anxiété généralisée (Generalized Anxiety Disorder 7, GAD-7), qui permet de détecter les symptômes du trouble de l’anxiété généralisée tels que définis dans la version IV du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders version IV).
    • Le questionnaire à 7 items donne des scores de 0 à 21.
    • Un score de 0 à 4 indique l’absence d’anxiété généralisée, un score de 5 à 9 indique une anxiété légère, un score de 10 à 14 indique une anxiété modérée, et un score supérieur ou égal à 15 indique une anxiété sévère.
    • Cette étude a utilisé comme seuil un score de 10 ou plus.

Principaux résultats

  • La prévalence de l’anxiété modérée à sévère était de 13,8% chez tous les patients atteints d’un cancer.
  • Les taux étaient plus élevés (à la limite de la significativité) en phase de réadaptation, par rapport à la phase de traitement (15,9% contre 13,3%, respectivement ; p=0,102), tandis que les scores moyens étaient significativement plus élevés en phase de réadaptation qu’en phase de traitement (5,5 contre 5,1, respectivement ; p=0,013).
  • Les taux chez les femmes étaient plus élevés que chez les hommes (16,8% contre 10,7% ; p<0,001).
  • Les patients âgés de 36 à 45 ans présentaient les taux les plus élevés (20,1%).
  • Les taux d’anxiété chez les patients atteints d’un cancer étaient presque 3 fois plus élevés que dans la population générale (rapport de cotes [RC] : 2,7 [2,4–3,1]).
  • Les patients atteints d’un cancer de la vessie (RC : 5,3 [3,0–9,4]) et les patients atteints d’un cancer testiculaire (RC : 5,0 ;[2,1–12,1]) présentaient les taux les plus élevés, par rapport à la population générale.
  • Les cancers les plus fréquents (RC pour le cancer du poumon : 3,9 [2,8–5,4] ; RC pour le cancer du sein : 2,5 [2,0–3,1] ; et RC pour le cancer de la prostate : 2,4 [1,7–3,3]) ont été associés à des taux d’anxiété jusqu’à 4 fois plus élevés, par rapport à la population générale.

Limites

  • La méthodologie était transversale et observationnelle.