Les sujets âgés peuvent être efficacement soutenus pour mieux autogérer et contrôler leur asthme

  • Federman AD & al.
  • JAMA Intern Med

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

Selon l’étude américaine SAMBA, il est possible d’identifier les difficultés des sujets âgés dans la gestion de leur asthme persistant afin de leur apporter l’information, l’éducation et l’accompagnement nécessaires pour en améliorer le contrôle et améliorer leur qualité de vie. En effet, ce programme a testé l’efficacité d’un soutien à l’autogestion de la maladie dans laquelle un intervenant spécialement formé réalisait auprès de la personne un dépistage des barrières et difficultés (mauvaise compréhension de la maladie, mauvais usage des dispositifs d’inhalation,…), pour lui proposer ensuite des actions ciblées visant à les améliorer et en renforcer leur efficacité dans le temps. Dans cette étude, l’approche a été menée avec succès au domicile comme en service clinique, et en comparaison à une prise en charge habituelle. Le contrôle de la maladie, la qualité de vie, l’adhésion au traitement, la maîtrise de la technique d’inhalation, et le nombre de visites aux urgences étaient globalement améliorés grâce à cette approche. De nouvelles études sont cependant nécessaires pour lever deux incertitudes : le maintien des personnes dans la démarche et celui de son efficacité dans le temps.

Méthodologie

Entre février 2014 et décembre 2017, les investigateurs de l’étude SAMBA ont identifié, à partir des dossiers de santé des établissements participants, les sujets de plus de 60 ans avec un asthme persistant non contrôlé, modéré à sévère (<15 paquets-années, sans autre maladie pulmonaire chronique). Ils ont été invités à participer à l’étude. Ceux qui ont accepté ont été randomisés entre les soins usuels et la démarche de soutien à l’autogestion réalisée à l’hôpital ou au domicile. Le suivi a été mené durant 12 mois.

Principaux résultats

  • Au total, 1.349 patients ont été contactés et 406 d’entre eux répondant aux critères d’éligibilité ont accepté de participer et ont été randomisés entre le groupe de soutien à domicile, à l’hôpital et le groupe soins usuels (n=134, 133 et 139 respectivement). Parmi eux, respectivement 90, 76 et 95 ont terminé l’étude, le nombre d’abandon ayant été supérieur dans les groupes de soutien (11 et 19 respectivement, vs 3, essentiellement pour manque d’intérêt).

  • Les critères des patients étaient globalement identiques dans les 3 groupes : 67,8 ans en moyenne, 84,9% de femmes, 56,3% d’hispano-descendants, 33,6% avec des difficultés de compréhension de l’anglais.

  • À l’inclusion, les scores de sévérité de l’asthme et de qualité de vie liée à l’asthme étaient faibles, avec respectivement un ACT moyen de 14,6 (échelle 5-25) et un mQLQ de 4,4 (échelle 1-7). Par ailleurs, 87,3% avaient une mauvaise adhésion à leur traitement (score MARS 3,7 sur un total max de 7).

  • Par rapport à l’inclusion, le score ACT était plus élevé dans les 2 groupes de soutien poolés que dans le groupe témoin à 3 mois et 6 mois (effet de l’intervention +1,2 [0,2-2,2] et +1,0 [0,0-2,1], p significatifs) ainsi qu’à 12 mois malgré une perte de significativité (+0,6 [-0,5 à 1,8], p=0,28). La qualité de vie suivait la même évolution (effet de l’intervention +0,4 [0,1-0,6] et +0,4 [0,1-0,7], p significatifs, puis +0,2 [-0,1 à 0,5] non significatif à 12 mois).

  • Parallèlement, les visites aux services d'urgence étaient moins fréquentes à 12 mois (6,2% vs 12,7%, p=0,03), l’observance thérapeutique était améliorée et la maîtrise de la technique d’inhalation était supérieure à 12 mois dans les groupes interventions.

  • Aucune différence significative n'a été observée quant au lieu de réalisation du soutien (domicile ou hôpital).

Principales limitations

Les participants étaient surtout des femmes et l’effectif de l’étude était restreint.