Les stratégies de dépistage et de traitement et une suppression virale élevée ne permettent pas forcément de réduire l’incidence du VIH

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Messages principaux

  • La forte suppression virale, comprise entre 68 % et 88 %, observée dans 3 études portant sur des personnes présentant une infection à VIH au sein de communautés à forte charge de morbidité n’est pas suffisante pour réduire l’incidence du VIH.
  • La différence la plus faible entre le groupe d’intervention et le groupe témoin est celle qui a l’effet le plus important sur l’incidence du VIH.
  • Les personnes isolées et les disparités en matière de dépistage sont des facteurs qui limitent l’efficacité des interventions.

 

Il est possible d’augmenter la suppression virale chez les personnes présentant une infection à VIH en mettant en place une intervention universelle et des soins de routine, mais des mesures supplémentaires sont nécessaires pour atteindre l’objectif fixé par le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA : mettre un terme à l’épidémie de SIDA d’ici 2030.

Un éditorial récapitulant les résultats de trois études publiées dans la revue New England Journal of Medicine met en avant les divers effets sur l’incidence du VIH des stratégies combinant dépistage et traitement universels dans des contextes à forte charge de morbidité, ainsi que les obstacles à une prévention efficace du VIH.

Dans ces études, le taux de suppression virale était compris entre 68 % et 88 %. La différence la plus faible entre le groupe d’intervention et le groupe témoin (5 % dans l’étude Ya Tsie au Botswana) est celle qui a eu l’effet le plus important sur l’incidence du VIH (réduction de 30 % dans la communauté d’intervention), bien que cette différence n’ait pas été significative sur le plan statistique.

À l’inverse, les différences les plus importantes ont eu les effets les plus modestes. Dans l’étude SEARCH (Kenya et Ouganda), l’augmentation de 11 % de la suppression virale dans les communautés d’intervention était associée à une incidence cumulée à 3 ans du VIH similaire à celle observée dans les communautés témoins. Dans l’étude PopArt (Zambie et Afrique du Sud), le groupe qui bénéficiait de stratégies de prévention basées sur le dépistage et qui recevait un traitement antirétroviral (TARV) conformément aux recommandations locales a obtenu une augmentation moyenne de 7 % du taux de suppression virale et une réduction de 30 % de l’incidence du VIH, comparativement au groupe recevant les soins standards. Parallèlement, aucun effet notable sur l’incidence du VIH n’a été observé dans le groupe bénéficiant de programmes de prévention mixtes et d’un TARV universel, qui ont pourtant permis d’obtenir une augmentation de 12 % du taux de suppression virale comparativement au groupe recevant les soins standards.

En outre, l’efficacité des interventions peut être limitée par le délai entre l’infection par le VIH et un dépistage positif, car la transmission est d’autant plus efficace que l’infection est récente.

Le fait que le taux d’incidence du VIH demeure élevé dans les communautés d’intervention, et ce malgré des interventions intensives visant à étendre la couverture du TARV, suggère que des mesures supplémentaires doivent être prises, en particulier pour toucher les populations isolées et pour corriger les disparités en matière de dépistage.