Les professionnels de santé étaient-ils au point sur la prise en charge de l’herpès génital chez la femme enceinte en 2017 ?
- Heggarty E & al.
- Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Une enquête avait été réalisée en décembre 2017, auprès de sages-femmes, de médecins obstétriciens et de médecins généralistes avant la publication de recommandations sur l’herpès génital par le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF). Seules les données concernant les deux premières populations de professionnels de santé ont pu être analysées. Les résultats ont globalement montré une maîtrise insuffisante de cette problématique par les professionnels de santé, ce qui renforce l’intérêt des recommandations publiées 5 mois plus tard. Il serait maintenant intéressant de rééditer l’enquête pour voir l’impact des recommandations sur la pratique clinique.
Protocole de l’étude
Un questionnaire sur l’herpès génital durant la grossesse a été transmis à des professionnels de santé afin d’évaluer leurs pratiques de prise en charge de cette situation clinique. L’enquête a été réalisée viale site internet du CNGOF, et transmise aux membres du Collège Français d’Échographie Fœtale (CFEF).
Principaux résultats
Au total, 354 professionnels de santé ont complété le questionnaire entre avril et juin 2017, dont 75% de médecins obstétriciens-gynécologistes, 24% de sages-femmes et 2% de médecins généralistes.
Les résultats de l’enquête ont mis en évidence d’importantes différences dans les connaissances des professionnels de santé notamment les sages-femmes et les médecins spécialistes, les généralistes étant trop peu nombreux pour que les analyses soient pertinentes spécifiquement sur cette population.
- Une proportion importante de sages-femmes (18,8%) n’avait pas conscience que l’herpès génital pouvait également être le fait d’une infection à HSV1, et non seulement à HSV2. Si 48% des répondants ont déclaré interroger systématiquement leurs patientes sur leurs antécédents d’herpès génital, seulement 8,8% s’intéressaient également aux antécédents du partenaire.
- Les sages-femmes seraient plus informées sur le fait que seule la confirmation virologique a valeur diagnostique en cas de lésion chez une femme sans antécédent d’herpès génital. Seuls 2,7% des répondants ne prescrivent pas de test virologique de confirmation (ni par PCR, ni par test sérologique spécifique HSV), 59% des obstétriciens et 43,5% des sages-femmes déclarent ne jamais prescrire de thérapie antivirale dans cette situation.
- Les répondants recommandent la césarienne en cas d’herpès génital durant l’accouchement, les chiffres varient un peu selon qu’il s’agit d’une première infection ou d’une récidive (respectivement 84 et 82,5%).
- En cas de primo-infection par la mère, près de 70% des répondants ont bien conscience du haut risque de transmission pour l’enfant, mais jusqu’à un quart des répondants déclarent ne pas savoir quelle est la conduite à tenir vis-à-vis d’un nourrisson asymptomatique.
- En cas de récidive d’herpès, les sages-femmes surestiment le risque d’herpès néonatal par rapport aux obstétriciens.
- 21% des professionnels de santé n’ont jamais prescrit d’antiviraux prophylactiques durant le 3e trimestre de grossesse.
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