Les probiotiques et l’infection à Clostridium difficile

Pourquoi est-ce important ?

Les diarrhées à Clostridium difficile peuvent s’avérer particulièrement dangereuses. La prise d’antibiotiques conduit à une dysbiose qui peut favoriser les infections et les diarrhées à C. difficile. Il est donc particulièrement intéressant de trouver des solutions pour préserver l’équilibre de cette flore. D’autres stratégies thérapeutiques sont actuellement en cours d’étude.

Principaux résultats

• Dans l’ensemble, sur les 31 études évaluées (n=8.672 sujets), l’incidence de la diarrhée à C. difficile était de 1,5% dans le groupe probiotiques et 4,0% dans le groupe placebo ou sans traitement, soit un risque relatif de 0,40 [0,30-0,52], (GRADE moyen).
• Dans une analyse post hoc, une réduction de 70% du risque de développer une diarrhée à C. difficile a été mise en évidence chez les sujets présentant un risque de base >5%, en revanche, aucune diminution du risque n’a été mise en évidence en dessous de ce risque de base. L’incidence passait chez les sujets présentant un risque de base >5%, de 3,1% sous probiotiques à 11,6% dans le groupe témoin (13 essais, 2.454 sujets, RR de 0,30 [0,21-0,42], (GRADE intermédiaire).
• Aucune différence n’a été détectée concernant la présence de C. difficile dans les selles quel que soit le groupe considéré : groupe probiotiques, groupe témoin sous placebo, ou sans traitement (GRADE intermédiaire).
• Les probiotiques réduiraient le risque d’évènements indésirables de 17% (RR de 0,83 [0,71-0,97]), (GRADE très faible). Les évènements indésirables les plus courants des groupes intervention et contrôles sont les crampes abdominales, les nausées, la fièvre, les selles molles, les flatulences et l’altération du goût.

Méthodologie

• Analyse de la littérature jusqu’en mars 2017 basée sur une recherche PubMed, AMBASE, CENTRAL et le registre spécialisé du groupe Cochrane IBD, ainsi qu’une recherche exhaustive de la littérature grise.