Les polluants atmosphériques n’ont pas tous les mêmes effets sur la morbi-mortalité
- Serge Cannasse
- Actualités Médicales
De nombreuses études attestent de l’effet néfaste sur la santé de la pollution de l’air. En revanche, il est plus difficile d’attribuer une causalité spécifique à chaque polluant. D’une part, les corrélations entre polluants et indicateurs sanitaires peuvent exister pour de nombreuses raisons liées aux activités humaines. Par exemple, pendant les vacances, dans les grandes agglomérations urbaines, le système de santé est moins sollicité, parce que la population et la pollution diminuent conjointement. D’autre part, les concentrations dans l’air des différents polluants sont corrélées entre elles car les mécanismes qui les déterminent leur sont fréquemment communs.
Pour résoudre le problème, des chercheurs de l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) proposent une approche basée sur les conditions météorologiques d’altitude. Celles-ci influencent la concentration des différents polluants au niveau du sol, celui de l’air ambiant que les gens respirent. Leur modèle, complexe, est basé sur deux facteurs :
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La hauteur de la couche limite planétaire. Cette couche est la partie basse de l’atmosphère influencée par ce qui se passe au niveau du sol (au-dessus, l’atmosphère est « libre »). Sa hauteur varie entre 0,1 et 2 kms. Plus elle est élevée, plus la plupart des polluants sont dispersés et donc plus leur concentration diminue.
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L’inversion thermique. En principe, la température de l’air décroit avec l’altitude. Mais il arrive qu’il existe une couche d’air plus chaud en altitude qu’au niveau du sol. Elle bloque la diffusion verticale de l’air et favorise la concentration des polluants au sol.
Les conditions météorologiques d’altitude induisent des variations des concentrations en polluants dans l’air près du sol différentes selon chaque polluant. Leur détermination permet de les évaluer.
Les principaux résultats de leur travail sont les suivants.
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Un surcroît d’ozone ou de dioxyde de soufre dans l’air cause une hausse des admissions aux urgences pour motif respiratoire le jour même : de 2,1% pour une hausse de 10% de la concentration en ozone et de 0,7% pour une hausse de 10% de la concentration en dioxyde de soufre. Les jeunes enfants et les personnes âgées sont les plus touchées.
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Un surcroît de monoxyde de carbone dans l’air augmente le nombre d’admissions pour motif cardiovasculaire le jour même, de 1,7% des admissions aux urgences pour une hausse de 10%. Les personnes âgées sont les plus touchées.
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Un surcroît de particules fines ou de dioxyde de soufre de 10% entraîne un surcroît de mortalité de 0,8% le jour même, pour cause respiratoire ou cardiovasculaire. Les personnes âgées sont les plus touchées.
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