Les points forts de la quinzaine COVID-19 autour du monde : Le COVID-19 est de nouveau en hausse dans de nombreux pays

  • Claudia Bravo
  • Medical News
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En raison de l'évolution rapide de la nature de la pandémie COVID-19, Medscape souhaite partager avec vous les articles les plus marquants et les plus pertinents sur le plan clinique de la semaine dernière.

Il s'agit d'un aperçu des meilleures pratiques émergentes au cours d'une pandémie qui évolue rapidement. Toutes les informations actuellement disponibles concernant COVID-19 sont susceptibles d'être modifiées à mesure que de nouveaux détails seront disponibles. Certaines des informations ci-dessous peuvent également être contredites par les autorités sanitaires locales ou mondiales.

 

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EUROPE

Alors que le port du masque n'est plus obligatoire dans les transports collectifs depuis lundi 16 mai en France, l'épidémie continue de perdre du terrain. Le 17 mai, Santé Publique France a signalé 43 727 nouveaux cas de COVID en 24 heures ; un chiffre en baisse par rapport à la semaine dernière lorsque 56 449 cas ont été signalés le mardi 10 mai.

Une étude de la Drees réalisée en France sur la période du 4 avril au 1er mai 2022, a confirmé que la protection conférée contre les COVID sévères par les 3e et 4e doses de vaccins à ARN anti-COVID reste importante  après 3 mois. Cependant, au-delà d’un trimestre, les rappels perdent complètement leur efficacité contre les formes symptomatiques.

Au Royaume-Uni, la pandémie de COVID-19 a massivement affecté l’accès aux soins. Des milliers de patients ont été inscrits sur listes d'attente du NHS. Nouveau record : 64 500 personnes ont attendu en moyenne plus de 28 jours un “possible” diagnostic de cancer entre octobre dernier et février de cette année. Un responsable de santé du NHS a déclaré que le NHS ne pourrait probablement pas rattraper son retard de prise en charge des cancers aux niveaux d'avant COVID-19 d’ici mars 2023. En outre, les retards de procédure dépassent 28 jours pour un patient sur quatre dont l'opération a été annulée au cours de la première partie de 2022. Compte tenu de cette situation, le NHS a exhorté les médecins qui prennent leur retraite à continuer à travailler pour soutenir le système de santé.

Entre-temps, le gouvernement a déclaré qu'il y a avait eu une augmentation de la vaccination COVID-19 chez les femmes enceintes, même si des inquiétudes persistent parmi les femmes vivant dans des zones défavorisées.

Au 16 mai, les derniers chiffres du gouvernement indiquent que 63 296 personnes au Royaume-Uni ont été testées positives au COVID-19 au cours des 7 derniers jours, soit une baisse de 38% par rapport à la semaine précédente. Au 10 mai, 5771 patients ont été admis à l'hôpital, soit une diminution de 17% par rapport à la semaine précédente. La valeur R estimée pour le Royaume-Uni est d'environ 0,9, avec une valeur R régionale de 0,0 pour l'Angleterre, et d'environ 0,9 et 1,0 pour le Pays de Galles et l'Écosse, respectivement. Au cours des 7 derniers jours, 986 décès dans les 28 jours suivant un test positif ont été signalés, soit une baisse de 34,8 % par rapport à la semaine précédente.

 

En Allemagne, le ministre de la Santé Karl Lauterbach (SPD) présentera bientôt une stratégie pour lutter contre le COVID-19 à l'automne. Des achats de vaccins adaptés seraient anticipés, a-t-il expliqué. Les centres de vaccination seraient maintenus ouverts afin de pouvoir être utilisés immédiatement. En outre, une campagne de vaccination avec des approches innovantes est en préparation. L’administration de médicaments de façon précoce en cas de Covid est encouragée.

L’obligation du port des masques pour les regroupements de personnes ou dans les commerces, entre-autres, ont été abandonnées début avril. L’obligation persiste dans les transports collectifs, les cliniques, les cabinets médicaux et les maisons de retraite.

Les associations de patients en Allemagne, appellent à la création de fonds supplémentaires pour la prise en charge à l'échelle nationale des personnes présentant des symptômes prolongés de COVID-19.

Depuis lundi (16 mai), le certificat COVID-19 n'est plus requis pour entrer en Autriche. Les voyageurs ne doivent plus non plus présenter un test COVID-19 négatif.

En Italie, l'incidence moyenne des nouveaux cas passe enfin sous le seuil de 500 cas pour 100 000. Selon les données les plus récentes du ministère de la santé, en une semaine, le taux est passé de 559 à 476 cas pour 100 000, et se situe désormais sous le seuil épidémique. Le taux d'occupation dans les hôpitaux est passé, la semaine dernière, de 15 à 13,3 %, tandis que le taux d'occupation dans les unités de soins intensifs est inférieur à 4 % (ministère de la Santé). Les épidémiologistes restent néanmoins prudents, car le nombre de personnes symptomatiques qui se font testées est plus faible qu'auparavant, le certificat officiel de vaccination ou de guérison n'étant plus obligatoire pour la vie professionnelle et sociale.

La dernière enquête flash publiée par l'Institut Supérieur de la Santé confirme que l'omicron a désormais définitivement supplanté toutes les autres variants. En effet, les 1745 échantillons prélevés le 3 mai dans une centaine de laboratoires répartis dans toutes les régions ont tous été identifiés comme omicron, avec plusieurs sous-variants : près de 94% sont BA.2, 3% BA.1, tandis que BA.4 (près de 0,5% des échantillons) et BA.5 (un peu plus de 0,4% des échantillons) - les deux derniers sous-variants isolés en Afrique du Sud que l'ECDC a qualifiés de VOC - commencent à apparaître.

 

Le Portugal fait face à la sixième vague de COVID-19. La sous-lignée BA.5 du variant Omicron est déjà dominante au Portugal (fréquence relative estimée à 63,6 % le 15 mai). À ce jour, 34 761 séquences génomiques du nouveau coronavirus ont été analysées, obtenues à partir d'échantillons collectés dans plus de 100 laboratoires, hôpitaux et institutions, représentant 304 régions du Portugal.

Les autorités sanitaires estiment que la sous-ligne BA.5 du variant Omicron pourrait atteindre ~80% d'ici le 22 mai. On estime que la sous-lignée BA.2 représente maintenant 36,4% des échantillons positifs au 15 mai. Récemment, une sous-lignée BA.2 (BA.2.35) caractérisée par la mutation supplémentaire L452R dans la protéine spike a été détectée et a commencé à être surveillée. Depuis sa détection le 1er mars (semaine 9), elle a montré une tendance à la hausse, représentant 3,4 % des séquences analysées à la semaine 18 (données encore en attente).

Le 13 mai, selon la Direction générale de la santé, le taux de mortalité était de 14 décès par million en sept jours, soit une augmentation de 12 % par rapport à la semaine précédente. Toujours le 13 mai, l'incidence était de 970 cas pour 100 000 habitants en sept jours, ce qui représente une augmentation de 31 % par rapport à la semaine précédente (740 cas pour 100 000 habitants). Le risque national de transmissibilité (Rt) est passé de 1,03 à 1,13.

Au 17 mai, le Portugal a enregistré 12 cas suspects d'hépatite aiguë pédiatrique qui inquiètent le monde entier.

 

En Espagne, l'évolution de la pandémie indique une stabilisation après plusieurs semaines de croissance soutenue. L'incidence chez les personnes de plus de 60 ans a baissé de dix points par rapport au dernier rapport, ce qui représente la première diminution depuis le 8 avril. Elle s'établit désormais à 846,6 cas pour 100 000 habitants. Les personnes de plus de 80 ans présentent l'incidence la plus élevée, dépassant mille cas pour 100 000 habitants. Le mardi 17 mai, le taux d'occupation des unités de soins intensifs était de 4,2 %, un niveau de circulation contrôlé selon le seuil établi par le ministère de la Santé.

 

AMERIQUES

 

Le COVID-19 est à nouveau en hausse sur le continent américain.

Aux États-Unis, le président Joe Biden a ordonné que les drapeaux soient mis en berne jusqu'à lundi soir (16 mai) pour marquer la triste étape du million de décès liés au COVID-19. La perte d'un tel nombre de personnes représente la population de l'État du Delaware ou de la 10e plus grande ville des États-Unis, San José, en Californie. En outre, le nombre de décès est probablement bien supérieur à 1 million si l'on tient compte des décès non-comptabilisés.

Les États-Unis ont enregistré le plus grand nombre de décès au monde et le COVID-19 est la troisième cause de décès pour la deuxième année consécutive.

"L'histoire devrait nous juger sévèrement sur le nombre de personnes que nous aurions pu empêcher d'être infectées, d'être hospitalisées et même de mourir", a déclaré Syra Madad, épidémiologiste spécialiste des maladies infectieuses au Belfer Center for Science and International Affairs de Harvard à Medscape Medical News.

Cette nouvelle intervient à un moment où le nombre de cas augmente à nouveau aux États-Unis, avec une moyenne de 95 000 par jour, selon les CDC. Aussi, les hospitalisations sont en hausse d'environ 20 %. Les décès, bien qu'ils soient loin d'être aussi élevés qu'au début de l'année, se situent toujours autour de 300 par jour. En réponse à cette reprise épidémique, les responsables fédéraux de la santé ont prolongé la déclaration d'urgence de santé publique au-delà de la mi-juillet.

Une augmentation de 50 % des cas chez les enfants a été observée la semaine dernière et la Food and Drug Administration (FDA) a autorisé l'administration d'une troisième dose de rappel du vaccin Pfizer pour les enfants âgés de 5 à 11 ans.

Le mois prochain, les conseillers de la FDA examineront le rapport bénéfice-risque des vaccins à ARNm pour les enfants de moins de 6 ans.

La directrice de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), Carissa F. Etienne, a signalé plus de 918 000 cas (augmentation de 27,2 % par rapport à la semaine précédente) sur le continent américain. L'Amérique centrale a connu la plus forte augmentation des cas, le Brésil a enregistré plus de 120 000 nouveaux cas et l'Argentine a connu une augmentation de 92 % par rapport à la semaine précédente.

Au Mexique, au cours des quatre derniers mois, la tendance à la baisse des cas s'est maintenue. Le Président du Mexique a annoncé que les enfants seront vaccinés avec l'Abdala, le vaccin contre le COVID-19 développé par le Centre d'ingénierie génétique et de biotechnologie (CIGBE) à Cuba.

Au Brésil, 119 décès ont été rapportés en moyenne au cours des 7 derniers jours, +28% par rapport à la moyenne d'il y a 14 jours. Mardi 18 mai, 221 décès ont été enregistrés en 24 heures. La moyenne des cas au cours des 7 derniers jours était de 18 329, soit une variation de +23% par rapport à il y a deux semaines. Le 17 mai, 26 228 cas ont été rapportés en 24 heures.

 

Le 16 mai, la mairie de São Paulo, la ville la plus grande et la plus peuplée d'Amérique latine, a suspendu l'obligation de porter un masque dans les taxis. Il ne sera également plus nécessaire de présenter le passe-vaccinal pour les événements collectifs et lieux fermés. Fin avril, la ville de Rio de Janeiro a annoncé la fin du passeport vaccinal.

 

AFRIQUE

Selon l'OMS, au cours de la semaine du 18 avril 2022, plus de 24 678 nouvelles infections COVID-19 et 177 nouveaux décès ont été signalés en Afrique (augmentation de 69,0 % du nombre de cas et de 136 % du nombre de décès).

26 pays ont signalé une diminution de 20% ou plus du nombre de nouveaux cas, tandis que l'Algérie, le Burundi, l'Eswatini, le Kenya, le Rwanda, l'Afrique du Sud (le nombre le plus élevé) et le Togo ont connu une augmentation de 20% ou plus du nombre de cas hebdomadaires par rapport à la semaine précédente. Des chercheurs au Botswana et en Afrique du Sud ont détecté les nouvelles sous-lignées (BA.4 et BA.5) du variant omicron.

En ce qui concerne la vaccination, 20,62 % de la population est partiellement vaccinée, 15,85 % a reçu le schéma vaccinal complet et 1,33 % le rappel.

 ASIE

La Corée du Nord a signalé sa première épidémie de COVID-19 le 12 mai, qui a été suivie d'un confinement national. Les médias d'État ont rapporté que le variant Omicron avait été détecté dans la capitale, Pyongyang. L'OMS a averti que les infections pourraient se propager rapidement dans le pays. L'armée a été mobilisée pour distribuer des médicaments et des milliers de professionnels de santé ont été déployés pour détecter les infections.

 

La Chine a renforcé les restrictions et ordonné des tests de masse dans la ville portuaire de Dalian, près de la frontière avec la Corée du Nord. Shanghai n'a signalé aucun nouveau cas de COVID-19 en dehors des zones de quarantaine pendant trois jours consécutifs, mais le confinement, qui en est maintenant à sa septième semaine, reste en place. Certaines restrictions de déplacement devraient être assouplies cette semaine ; cependant, il est peu probable que le confinement soit complètement levé avant la fin du mois de mai. La Chine a renoncé à l’organisation de la Coupe d’Asie 2023 de football en raison des « circonstances exceptionnelles provoquées par la pandémie de Covid-19 », a annoncé samedi 14 mai 2022 la Confédération asiatique (AFC) dans un communiqué.

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