Les personnes ayant une infection à VIH présentent une mortalité élevée suite à un infarctus du myocarde de type 2
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Messages principaux
- Dans une large cohorte américaine de personnes vivant avec le VIH (PVVIH), la mortalité suite à un infarctus du myocarde (IM) était élevée, en particulier après un IM de type 2 (IMT2). Après un IM de type 1 (IMT1), le taux de mortalité est semblable à celui relevé dans la population générale.
- Tandis que l’insuffisance rénale avant l’IM et la charge virale élevée étaient associées à une mortalité significativement élevée après les IM des deux types, l’âge plus avancé était associé à un risque plus élevé après un IMT1, mais pas après un IMT2, et à un faible indice de masse corporelle (IMC) uniquement après un IMT2.
- Les résultats signalés dans cette étude pourraient être particulièrement pertinents pour la prise en charge de l’IM chez les PVVIH en raison des différences cliniques, démographiques et physiopathologiques entre les types d’IM, mais d’autres recherches sont nécessaires.
Comparativement aux personnes non infectées, les PVVIH courent un risque accru d’IM et présentent des taux d’IMT2 plus élevés (en raison d’un mésappariement entre l’apport et la demande coronariens). L’IMT2 dans la population générale est associé à une mortalité plus élevée que celle de l’IMT1 (en général, en raison de la rupture de la plaque et de la thrombose). Les auteurs souhaitaient évaluer les schémas de mortalité après les deux types d’IM chez les PVVIH, dans le cadre d’une importante cohorte de personnes infectées par le VIH de natures géographique et ethnique diverses avec un suivi à long terme.
À cet effet, ils ont utilisé la cohorte du Réseau de systèmes cliniques intégrés des Centres américains de recherche sur le SIDA (Centers for AIDS Research Network of Integrated Clinical Systems, CNICS). Une analyse a été réalisée à partir des données de 6/8 centres de soins du VIH basés aux États-Unis faisant partie du CNICS.
Deux cardiologues experts ont déterminé de façon indépendante si les participants présentaient un IM établi, probable ou aucun IM (s’étant produit entre 1996 et 2014), puis ont catégorisé les événements en IMT1 ou IMT2.
Parmi les 28 186 PVVIH, 596 (2,1 %) ont subi un IM : 293 IMT1 et 303 IMT2.
Les taux de mortalité étaient significativement supérieurs après un IMT2 (22,2/100 personnes-années) qu’après un IMT1 (8,2/100 personnes-années). L’analyse montre que les PVVIH ayant subi un IMT2 étaient particulièrement susceptibles de décéder de manière précoce au cours du suivi. La mortalité à 1, 3 et 5 ans après un IMT2 était de 39 %, 52 % et 62 % ; et de 15 %, 22 % et 30 % après un IMT1, respectivement.
Plusieurs facteurs liés au VIH, déterminés par modélisation bayésienne, étaient les plus susceptibles de prédire la mortalité après un IM. Les facteurs prédictifs d’une mortalité élevée après un IMT1 étaient une charge virale du VIH plus élevée, un débit de filtration glomérulaire estimé plus faible (inférieur à 30 ml/min/1,73m2) et un âge plus avancé. Pour l’IMT2, ces facteurs étaient un IMC faible (inférieur à 18,5 kg/m2) et une charge virale du VIH décelable (plus de 400 copies/ml).
Les résultats ont souligné l’importance d’envisager séparément les types d’IM ainsi que la nécessité de réaliser d’autres études, afin d’identifier des approches optimales pour prévenir la morbidité et la mortalité chez les PVVIH après un IMT1 et un IMT2.
Limites : l’hétérogénéité de la physiopathologie de l’IMT2 ; la possibilité de survenue d’IM en dehors des centres du CNICS ; le fait qu’il s’agisse d’une étude observationnelle.
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