Les patients souffrant de cardiopathie hypertrophique ont-ils vraiment une espérance de vie plus courte que la population générale ?

  • Lorenzini M & al.
  • JAMA Cardiol

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

Une étude publiée dans la revue internationale JAMA vient de comparer l’espérance de vie des patients souffrant de cardiopathie hypertrophique à celle de la population générale. Les conclusions de cette publication soulignent une surmortalité tout à fait significative des patients atteints de cardiopathie hypertrophique par rapport à la population générale. Par ailleurs, les femmes présenteraient un risque supérieur aux hommes à travers les âges. En revanche, à même tranche d’âge, la mortalité des hommes de plus de 60 ans souffrant de cardiopathie hypertrophique rejoindrait celle des hommes de la population générale. Autre constat, l’amélioration de l’espérance de vie de ce profil de patients constatée sur la période évaluée 1980-2013, pourrait refléter l’amélioration de la prise en charge thérapeutique.

Protocole de l’étude

Cette étude rétrospective de cohorte est basée sur l’analyse des données de 4.893 adultes souffrant d’hypertrophie cardiaque suivis au sein de 7 centres de référence au niveau européen entre 1980 et 2013. Les analyses ont quant à elles été réalisées entre avril 2018 et août 2019. Les causes du décès ont été confirmées par des cardiologues expérimentés dans chacun des centres de soins participant. Le critère composite principal d’évaluation était constitué du décès toutes causes confondues, de la mort subite avortée et de la transplantation cardiaque. Le taux standardisé de mortalité a été calculé de manière global ainsi que spécifiquement en fonction de l’année de la première consultation du centre (avant 2001, entre 2001-2005 et en 2006 et après).

Principaux résultats

Au global, l’ensemble de la cohorte (63,9% d’hommes, âge moyen 49,2 ans), a été suivie durant 6,2 ans. Sur la période de l’étude 14,7% des patients souffrant de cardiopathie hypertrophique avaient atteint le critère composite principal d’évaluation. Par rapport à la population générale, les individus qui souffrent de cardiopathie hypertrophique auraient un taux de mortalité deux fois supérieur (ratio standardisé de mortalité 2,0 [1,48-2,63]). Les causes du décès variaient avec l’âge. La mort subite concernait préférentiellement les patients les plus jeunes, alors que les décès liés à l’insuffisance cardiaque et la transplantation cardiaque survenaient de manière équivalente en fonction de l’âge. Les autres causes de décès d’origine cardiovasculaire ou non augmentaient également progressivement avec l’âge au-delà de 45 ans.

La surmortalité des sujets souffrant de cardiopathie hypertrophique était plus prégnante chez ceux qui avaient consulté les centres participants à l’étude avant l’année 2000. Elle persistait cependant pour ceux qui s’étaient présentés entre 2006 et 2013. Les analyses ont souligné que les femmes avaient également un taux de mortalité supérieur aux hommes quel que soit l’âge, alors que la mortalité des hommes souffrant de cardiopathie hypertrophique rejoignait celle des hommes de la population générale à partir de 60 ans.