Les minima sociaux, indispensables pour faire reculer le taux de pauvreté
- Serge Cannasse
- Actualités Médicales
La DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) vient de publier l’édition 2019 de son ouvrage sur les minima sociaux et les prestations sociales. En 2016, 8,8 millions de personnes étaient pauvres monétairement, c’est-à-dire gagnaient au plus 1.026 euros par mois, soit un niveau de vie inférieur à 60% du revenu médian. Les prestations sociales non contributives (versées sans contrepartie de cotisations) représentaient 42% du revenu disponible des ménages concernés (minima sociaux : 14% ; aides au logement : 14% ; prestations familiales : 11%; prime d’activité : 3%). Jointes aux mesures portant sur la fiscalité directe (impôt sur le revenu, CSG), elles ont diminué le taux de pauvreté de 8,2 points : il aurait été de 22,2% sans elles, contre 14% avec elles.
Fin 2017, 4,22 millions de personnes étaient allocataires d’un minimum social (revenu de solidarité active – RSA, allocation de solidarité spécifique pour les chômeurs de longue durée, allocation aux adultes handicapés, minimum vieillesse, etc), versé sous conditions de ressources. En incluant conjoints et enfants à charge, ce sont 7 millions de personnes qui en ont bénéficié, soit 11% de la population française. Le nombre d’allocataires a été stable (+0,1% en un an), alors qu’il avait baissé en 2016 (-1,3%), pour la première fois depuis 2008. Cela est dû en grande partie à une baisse bien moindre des bénéficiaires du RSA (-0,5%) qu’en 2016 (-4,3%). Au total, 26,5 milliards d’euros ont été versés au titre des minima sociaux en 2017, soit 1,2% du PIB (produit intérieur brut).
Parmi les bénéficiaires du RSA, deux sur cinq déclarent ne pas avoir les moyens financiers de manger de la viande, du poisson ou un apport protéiné équivalent tous les deux jours, contre 7% de l’ensemble de la population. Un quart d’entre eux vivent dans un logement surpeuplé.
De nombreux allocataires des minima sociaux font des allers-retours entre passage par les minima sociaux et sortie de ces dispositifs. Ainsi, fin 2017, deux bénéficiaires du RSA sur cinq avaient eu au cours des dix années précédentes au moins un passage par les minima sociaux, suivi d’une sortie, puis d’un retour. La proportion est beaucoup plus faible pour les personnes touchant l’allocation aux adultes handicapés (5%), ce qui témoigne de « leurs difficultés spécifiques d’insertion. »
L’immense majorité (99%, soit 2,1 millions de personnes) des allocataires du RSA sont « concernés par les droits et devoirs » associés à cette prestation: 83% ont été orientés par leur conseil départemental vers un organisme d’accompagnement – Pôle Emploi pour 44% d’entre eux–, mais seulement la moitié de ceux ayant moins de 6 mois d’ancienneté dans ce dispositif.
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