Les maisons de santé pluriprofessionnelles sont-elles attractives pour les généralistes?

  • Caroline Guignot
  • Actualités Médicales
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Dès le début des années 2000, les médecins généralistes ont été incités à travailler dans des formes de regroupement pluriprofessionnel afin d’améliorer l’offre et la coordination de soins primaires et libéraux sur le territoire, notamment à travers des systèmes d’incitation financière. Ces structures se sont ainsi progressivement développées : on comptait environ 900 maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) fin 2019.

Si différentes études ont décrit l’intérêt de telles structures en termes de qualité des soins, aucune ne s’est penchée précisément sur leur attractivité et leur impact sur l’activité des généralistes. Des chercheurs de l’Inserm et de l’Irdes viennent de publier un article spécifique sur la question en exploitant l’appariement entre les bases de données de la CNAM et de la Direction générale des finances publiques (DGFiP). Celui-ci permet, après anonymisation des données, d’associer l’activité et les revenus des professionnels de santé ayant une activité libérale aux caractéristiques de leur exercice.

+2,5% supplémentaires de revenus

Ils ont ainsi analysé les données relatives à 41.775 généralistes en 2014, et 30.541 sur la période 2008-2014, dont 844 étaient impliqués dans une MSP. Ils rapportent une augmentation globale des revenus des médecins généralistes de plus de 10% entre 2008 et 2014. Ceux pratiquant en MSP avaient des revenus supérieurs aux autres de 2,5 points, soit environ 2.000 euros. L’analyse des paiements P4P relatifs à la qualité des soins montrait qu’ils touchaient 9% de plus par rapport à ceux ne pratiquant pas en MSP (soit 600€ environ). Par ailleurs, la file active des généralistes impliqués dans les MSP a également augmenté plus rapidement (+4% soit environ 80 patients/an sur la période), sans réelle différence en termes de type d’activité (visites à domicile, types d’actes…) par rapport aux autres.

Si cette étude n’a pas inclus les cabinets de généralistes ou les structures multiprofessionnelles non accréditées, la taille de l'échantillon et de l'étude permet de penser que les résultats sont un bon reflet de la situation française. Seule la représentation des plus jeunes ayant récemment intégré l’activité peut être posée. Pour autant, cette étude montre que la charge de travail et la question des revenus ne constituent pas un obstacle au développement des MSP, avec à la clé une amélioration de la qualité des soins décrite par ailleurs.