Les inhibiteurs de SGLT2 seraient également néphroprotecteurs !

  • Neuen BL & al.
  • Lancet Diabetes Endocrinol

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

La méta-analyse de quatre études ayant évalué les effets cardiovasculaires et rénaux des inhibiteurs des SGLT2 (iSGLT2) montre que ces traitements diminueraient de 33% le risque de dialyse, de transplantation et de décès d’origine rénale. Ces traitements amélioreraient d’autres paramètres rénaux et agiraient plus largement comme néphroprotecteurs vis-à-vis de l’insuffisance rénale aiguë. Ainsi, après avoir démontré un bénéfice métabolique, cardiovasculaire, les iSGLT2 pourraient aussi être prescrits chez les diabétiques de type 2 dans le but de limiter la progression de la néphropathie.

Pourquoi cette étude est-elle intéressante ?

En France les iSGLT2 ne sont toujours pas approuvés par les autorités de santé. Et dans de nombreux pays ils ne sont pas autorisés chez les individus ayant un débit de filtration glomérulaire estimé (DFGé) entre 30 et 45 mL/min, ce qui pourrait être reconsidéré sur la base de ces résultats. Ainsi, ces données ouvrent de nouvelles perspectives de stratégies thérapeutiques chez les sujets diabétiques de type 2, ayant un risque d’insuffisance rénale malgré un traitement spécifique.

Méthodologie

Une revue systématique et une méta-analyse ont été réalisées afin de compiler les données issues d’essais randomisés, contrôlés ayant évalué l’effet des iSGLT2 chez des sujets diabétiques de type 2, en ce qui concerne leur impact sur les critères cardiovasculaires et rénaux. Le critère composite principal d’évaluation était constitué du recours à la dialyse, à la transplantation ou la survenue du décès en lien avec la maladie rénale sous-jacente.

Principaux résultats

La revue systématique de la littérature a permis de mettre en exergue quatre études répondant aux critères d’inclusion : EMPA-REG OUTCOME (empagliflozine), programme CANVAS et CREDENCE (canagliflozine), et enfin, DECLARE-TIMI 58 (dapagliflozine). Ces 4 études ont comparé un iSGLT2 à un placebo. Les données de 38.723 patients ont pu être analysées (âge moyen 63,0 à 63,9 ans, et 35% étaient des femmes). La proportion des sujets ayant un DFGé <60 mL/min/1,73métait compris entre 7,4% pour DECLARE-TIMI58 et 58,9% pour CREDENCE.

Les résultats de la méta-analyse montrent que les patients traités par iSGLT2 avaient un risque de dialyse, de transplantation ou de décès lié à une maladie rénale diminué de 33% (p=0,0019) par rapport aux autres sujets. Ces constats étaient cohérents entre les différentes études (I2=0%). Les inhibiteurs des iSGLT2 réduiraient également le développement d’une maladie rénale terminale de 35% (p<0,0001) et de l’insuffisance rénale aigue de 25% (p<0,0001). Le bénéfice des iSGLT2 serait perceptible quel que soit le DFGé à l’inclusion. La diminution du risque serait de 30% chez ceux qui avaient un DFGé entre 30 et 45 mL/min/1,73mà l’inclusion.

Financements

Aucun.