Les hôpitaux de jour de rhumatologie doivent se réinventer

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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Un article publié dans la Revue du rhumatisme évoque la nécessité d’une réflexion en vue d’une réorganisation des soins des patients actuellement pris en charge par les hôpitaux de jour de rhumatologie.

Évolution des hôpitaux de jour au cours de la dernière décennie

Les biothérapies ont favorisé la mise en place d’hôpitaux de jour de rhumatologie, permettant de réduire les hospitalisations complètes et donc la durée moyenne de séjour. Le développement de formes à administration sous-cutanée (SC) et orale délivrées et administrées en ville a stabilisé l’activité des hôpitaux de jour. Aujourd’hui ces structures sont également mobilisées pour des bilans diagnostiques ou thérapeutiques, des évaluations pluridisciplinaires annuelles ou pluriannuelles.

Actuellement, les conditions de facturation (forfait séjour GHS) ne permet pas de valoriser correctement le suivi des maladies chroniques. Un forfait de prestation intermédiaire (FPI) (entre l’hospitalisation de jour et la consultation externe) a été introduit par arrêté le 2 mai 2017. Sa mise en œuvre pratique étant complexe, ce forfait n’est que peu utilisé par les services de rhumatologie. Face aux difficultés financières structurelles rencontrées, ces derniers sont tentés de limiter les séjours ambulatoires, pour bilan par exemple. Ainsi, c’est l’activité ambulatoire qui s’adapte aujourd’hui aux modalités de facturation. 

Une activité aux contours financiers non homogènes

Les bilans diagnostiques de pathologies rhumatologiques complexes (ostéopathies graves, sclérodermie, lupus, …) sont rares, mais mobilisent beaucoup de ressources hospitalières. Les séances de chimiothérapie pour affection non tumorale, la première administration d’un biomédicament par voie SC, un bilan de détection des comorbidités dans les rhumatismes inflammatoires chroniques sont les activités récurrentes les plus répandues dans les hôpitaux de jour de rhumatologie et constituent ainsi les principales activités à risque financier pour les services. Ces prestations sont parfois prises en charge dans le cadre de consultations externes (initiation d’une biothérapie en SC) ou associées à d’autres prestations (évaluation des comorbidités de rhumatismes inflammatoires chroniques). Quoi qu’il en soit, tout cela rend plus complex la prise en charge sur le terrain et mériterait un investissement en ressources.

Et à l’avenir ?

Un moratoire tacite sur les contrôles est en place depuis 2017 et ce jusqu’à la publication d’une circulaire frontière. Dans ce laps de temps qui n’est pas fait pour durer, des professionnels invitent à imaginer de nouvelles « structures de soins ambulatoires intermédiaires, pluridisciplinaires dans lesquelles les compétences médicales, paramédicales, psychosociales et de rééducation pourraient être rassemblées », sortes de « cliniques de la maladie chronique » permettant d’accueillir des prises en charge inférieures à 12 heures. Bien sûr, les modes de facturation doivent être adaptés. Les enjeux liés au vieillissement de la population, à l’évolution des outils (introduction de l’intelligence artificielle), ainsi que la structuration en parcours de soins pourraient se mettre en place parallèlement au développement de plateaux techniques spécifiques multidisciplinaires (rhumatologue, cardiologue, médecin du sport…).