Les femmes VHC+ ont plus de risques de sénescence ovarienne, d’infertilité et de fausses couches

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Contexte et objectifs& : Les femmes non ménopausées positives au VHC (VHC+) présentent une insuffisance ovarienne susceptible d’avoir un impact sur leur fertilité. Nous avons donc évalué l’histoire génésique, le risque d’infertilité et l’issue des grossesses chez des femmes VHC+ en âge de procréer.

Méthodes : Trois groupes différents ont été étudiés : (1) Cohorte clinique : 100 femmes VHC+ qui étaient également atteintes d’une maladie de foie chronique (MFC), appariées en fonction de l’âge avec 50 femmes VHB+ atteintes de MFC et avec 100 femmes en bonne santé ; toutes les femmes ont été observées de manière consécutive dans trois unités de gastroentérologie dans des hôpitaux
en Italie ; (2) 1 998 femmes VHC+ incluses dans la plateforme italienne de l’étude des traitements de l’hépatite virale (PITER) ; (3) 6 085 femmes uniquement infectées par le VHC, et 20 415 femmes VHC, enregistrées dans une large base de données d’assurance anonymisée aux États-Unis. Mesures : taux de fertilité total (TFT) défini par le nombre moyen d’enfants qu’une femme porterait au cours de sa vie. Afin de définir le stade de la vie reproductive auquel se trouvait chaque participante, les taux d’hormone antimullérienne (AMH) et d’œstradiol ont été mesurés.

Résultats : Cohorte clinique : les femmes VHC+ ou VHB+ présentaient une sévérité de la MFC et un âge similaires lors de la première grossesse. Selon une analyse multivariée, les femmes VHC+ avaient un risque plus élevé de fausse couche que celles qui étaient VHB+ (rapport de cotes [RC] de 6 905 ; IC à 95 % : 1,771–26,926). Parmi les femmes VHC+, l’incidence de fausses couches était corrélée au taux médian d’AMH (1,0 ng/ml). L’obtention d’une réponse virologique soutenue (RVS) après un traitement antiviral réduisait le risque de fausse couche (RC de 0,255 ; IC à 95 % : 0,090–0,723). Dans la cohorte VHC de l’étude PITER, 42,0 % des femmes ont fait une fausse couche (44,6 % ont fait plusieurs fausses couches). Le TFT pour les femmes VHC+ âgées de 15 à 49 ans
était de 0,7 contre 1,37 pour la population italienne dans la même tranche d’âge. Dans la cohorte des États-Unis : comparativement aux femmes VHC-, les femmes VHC+ étaient significativement plus susceptibles de présenter une infertilité (RC de 2,439 ; IC à 95 % : 2,130–2,794), d’accoucher de manière prématurée (RC de 1,34 ; IC à 95 % : 1,060–1,690), de présenter un diabète gestationnel (RC de 1,24 ; IC à 95 % : 1,020–1,510), et une pré-éclampsie (RC de 1,206 ; IC à 95 % : 0,935–1,556), et elles étaient moins susceptibles d’accoucher d’un nouveau-né viable (RC de 0,754 ; IC à 95 % : 0,622–0,913).

Conclusions : La sénescence ovarienne chez les femmes en âge de procréer VHC+ est associée à une chance plus faible de naissance viable, un risque plus important d’infertilité, de diabète gestationnel, de pré-éclampsie et de fausse couche. De tels risques pourraient être positivement influencés par la guérison de l’infection à VHC.