Les femmes en travail ayant reçu du rémifentanil sont deux fois moins susceptibles de recevoir une épidurale que celles ayant reçu de la péthidine intramusculaire

Environ un tiers des femmes recevant de la péthidine, un analgésique couramment utilisé pour la douleur du travail, nécessitent par la suite une épidurale, ce qui augmente le risque d’accouchement vaginal instrumental.

L’essai randomisé, contrôlé, en ouvert et multicentrique RESPITE, mené dans 14 unités de maternité au Royaume-Uni, a affecté les participantes éligibles (selon un rapport 1:1) à une ACP par rémifentanil par voie intraveineuse (bolus de 40 µg sur demande avec un verrouillage de deux minutes) ou à de la péthidine par voie intramusculaire (100 mg toutes les quatre heures, jusqu’à 400 mg sur 24 heures).

Les proportions de conversion à l’épidurale ont été de 19 % (39/201) dans le groupe de l’ACP par rémifentanil et de 41 % (81/199) dans le groupe de la péthidine (risque relatif : 0,48 ; IC à 95 % : 0,34–0,66 ; P < 0,0001).

Les femmes ayant reçu du rémifentanil ont rapporté des scores de douleur inférieurs et étaient plus susceptibles d’avoir un accouchement vaginal spontané que celles ayant reçu de la péthidine, la différence dans le mode d’accouchement étant attribuable à une réduction des accouchements vaginaux instrumentaux.

Aucun événement indésirable grave ni aucune réaction médicamenteuse grave directement attribuable à l’une ou l’autre des analgésies n’a été constaté durant l’étude.

Les résultats remettent en question l’utilisation systématique de la péthidine comme traitement recommandé durant le travail, ont indiqué les auteurs.