Les facteurs de risque de candidémie sont différents en et hors unités de soins intensifs
- Caroline Guignot
- Actualités Médicales
Messages principaux
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Les facteurs de risque de développer une candidémie en milieu hospitalier sont différents dans ou hors unités de soins intensifs (USI). La nature des schémas d’antibiothérapie proposés dans les 4 semaines ayant précédé le diagnostic semblent notamment un élément déterminant.
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Les auteurs proposent d’établir des scores de risque prédictifs à partir de telles données, afin d’adapter les stratégies de prévention et de prise en charge.
Les candidémies sont des infections opportunistes peu fréquentes associées à une morbimortalité élevée chez les patients hospitalisés. Différentes études ont déjà établi plusieurs facteurs de risque comme le port d’un cathéter veineux central (CVC), une intervention chirurgicale antérieure, une antibiothérapie à large spectre ou une nutrition parentérale complète. Cependant, peu ont utilisé une méthode cas-contrôle par appariement ou permettant de comparer directement les données relatives aux USI ou hors USI. Un hôpital français et 5 hôpitaux suisses ont donc compilé leurs données dans une étude cas-contrôle prospective appariée menée entre 2013 et 2017.
Leur étude a permis de recruter 192 patients diagnostiqués pour une candidémie, et 411 sujets contrôles appariés sur l’âge, le service d’hospitalisation et le motif de chirurgie le cas échéant. Ils étaient issus de services chirurgicaux (56%) ou non (44%) et étaient hospitalisés dans un service de soins intensifs dans 47% des cas (âge médian 63 ans, environ deux tiers d’hommes).
Les antibiotiques, facteur déterminant
La plupart des candidémies (après une médiane de séjour de 16 jours suivant l’hospitalisation) étaient liées à Candida albicans (61%). Les facteurs de risque identifiés parmi les patients en USI étaient la nutrition parentérale complète (OR 6,75), la présence d’une insuffisance rénale aiguë ou d’une maladie cardiaque (OR 4,77 et 3,78 respectivement), un antécédent de choc septique (OR 2,39) et de traitement par aminoglycosides (OR 2,28) dans les 4 semaines ayant précédé le diagnostic. Hors USI, les facteurs de risque identifiés étaient le port d’un CVC (OR 9,77), la nutrition parentérale complète (OR 3,29) et un traitement par glycopeptides ou nitroimidazoles (OR 3,31 et 3,12) dans les 4 semaines ayant précédé le diagnostic. Un score de risque incluant ces facteurs de risque offrait une meilleure précision pour les patients en USI que pour les autres.
Enfin, un antécédent de choc septique (OR 6,80), la présence d’une insuffisance rénale aiguë (OR 5,62) et le nombre d'antibiotiques reçus (OR 1,43) dans les 4 dernières semaines ont été identifiés comme principaux facteurs de risque de décès associés à la candidémie.
Les auteurs expliquent que les différences observées entre les facteurs de risque de candidémie en et hors USI s’expliquent principalement parce que leur fréquence de mise en oeuvre en soins intensifs peut être plus élevée, rendant ces facteurs moins discriminants (traitement par glycopeptides ou nitroimidazoles, ou CVC par exemple).
Ces différents éléments doivent donc servir de base à l'identification des patients à risque et la mise en place de traitements préventifs adaptés.
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