Les étudiants en détresse psychologique peuvent désormais contacter la plateforme nationale d’accompagnement

  • Stéphanie Lavaud

  • Nathalie Barrès
  • Actualités Médicales par Medscape
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France  Alerté par la détresse psychologique des étudiants, qui s’est grandement accentuée avec la crise sanitaire, le gouvernement lance une plateforme nationale d’accompagnement psychologique à leur intention : santepsy.etudiant.gouv.fr. Avec près de 1.300 psychologues volontaires déjà recensés, cette plateforme devrait permettre d’accélérer la prise en charge psychologique des étudiants qui en ressentent le besoin, partout sur le territoire, et sans frais.

« Tout étudiant de notre pays qui exprime un mal-être peut aujourd’hui s’entretenir gratuitement avec un psychologue. Il ne doit pas y avoir de tabou à exprimer un besoin d’accompagnement » a expliqué Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.

3 séances avec un psychologue gratuitement

La plateforme santepsy.etudiant.gouv.fr est ouverte à tout étudiant souhaitant prendre contact avec un psychologue, au plus près de son domicile ou de son lieu d’enseignement. Cependant, l’étudiant doit au préalable avoir consulté le service de santé de son établissement ou son médecin généraliste (avec présentation de sa carte d’étudiant ou tout document équivalent) – une condition sine qua none, visant à inscrire l’étudiant « dans un parcours de soin », stipule le site Internet. L’étudiant peut ensuite choisir un des 1.300 psychologues qui se sont portés volontaires sur tout le territoire pour participer à ce dispositif et prendre rendez-vous avec lui. Il pourra, pendant la crise sanitaire, bénéficier de 3 séances avec un psychologue gratuitement, sans avancer de frais.

« Quel que soit le mode de prise en charge, la préservation du secret médical est garantie. Seul le service de santé de l’établissement sera informé du parcours de soin » est-il précisé sur le site. Par ailleurs, cette prise en charge est renouvelable sous condition de retourner voir son médecin. A noter qu’une personne déjà suivie sur le plan psychologique peut, elle aussi, bénéficier de ce système.

Renforcement de l’offre

Ce dispositif vient s’ajouter au renforcement des services de santé universitaire que le gouvernement avait déjà entamé avec, d’une part, le recrutement de 80 psychologues et, d’autre part, la mise en place de chèques-psy à destination des étudiants. Une mesure dont Morgane Gode-Henric, la présidente de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), nous disait récemment, qu’elle « prend beaucoup de temps à être mise en place ». Selon elle, « cette mesure a été annoncée très vite par le gouvernement pour calmer la colère des étudiants, mais il faut plus de ressources humaines, plus de ressources financières. » Si bien qu’aujourd’hui encore, quand un étudiant va mal, « il y a parfois deux semaines d’attente avoir un rendez-vous dans les Centres de soins Universitaire (CSU) ou avec un psychologue de l’université ou du CHU. Or, il arrive que l’étudiant ne puisse pas attendre deux semaines… » nous expliquait-elle.

Gageons que cette plateforme d’accompagnement psychologique des étudiants ne sera donc pas de trop durant cette période particulièrement difficile.

Côté psy

Les séances seront prises en charge par l’établissement d’enseignement supérieur avec lequel ces psychologues volontaires auront passé convention – le dispositif en recrute d’ailleurs davantage, qui peuvent postuler sur le site. Chaque consultation est déclarée sur la plateforme pour permettre la rétribution du psychologue par les services financiers de l’université, avec un strict respect du secret médical. L’État financera les universités à hauteur des consultations réalisées.

Cet article a initialement été publié sur le site Medscape.