Les enfants VIH positifs peuvent obtenir une mauvaise réponse immunitaire malgré une suppression virale

  • Univadis
  • Medical News
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

Messages principaux

  • 12 % des enfants sous traitement antirétroviral (TAR) suppresseur avaient une mauvaise réponse immunitaire (MRI) à 1 an de suppression virale (SV).
  • Les enfants ayant obtenu une MRI avaient un risque quatre fois plus élevé de progression vers le SIDA et le décès, par rapport à ceux qui avaient obtenu une réponse immunitaire.
  • L’instauration en temps opportun d’un TAR au début de la vie et avant l’immunosuppression protégeait fortement contre une MRI.

Malgré la suppression virale soutenue, les adultes VIH positifs sous TAR peuvent obtenir des réponses contradictoires au traitement avec de faibles numérations de cellules CD4, ce qui a été associé à un risque accru de morbidité et de mortalité. Les données sur la MRI chez les enfants sont limitées. Il s’agit d’une des premières études à estimer la prévalence et les résultats cliniques de la MRI chez les enfants sous TAR suppresseur dans des cadres assurant une surveillance systématique de la numération des cellules CD4 et de la charge virale.

Les données étaient tirées de 16 cohortes pédiatriques observationnelles dans 15 pays à revenus moyens à élevés en Europe et en Thaïlande au sein de la Collaboration européenne de cohortes sur le VIH chez les enfants et les femmes enceintes (EPPICC). Les enfants inclus étaient âgés de moins de 18 ans lors de l’instauration du TAR et avaient une suppression virale soutenue (SV : inférieure ou égale à 400 copies/ml) depuis 1 an ou plus.

Le statut de MRI était défini comme un stade immunologique de l’Organisation mondiale de la Santé sévère ou avancé pour l’âge : cellules CD4 inférieures à 30 % pour un âge inférieur à 12 mois ; cellules CD4 inférieures à 25 % pour 12-35 mois ; cellules CD4 inférieures à 20 % pour 35-59 mois ; cellules CD4 inférieures à 15 % ou moins de 350 cellules/mm3 à 5 ans ou plus.

La prévalence de MRI à 1 an de SV a été décrite. Le taux d’événements cliniques (événement du SIDA nouveau/récurrent ou décès) pendant le traitement suppresseur a été évalué en fonction du statut de MRI.

Le suivi allait de l’instauration du TAR à la première occurrence parmi les événements suivants : le décès, la perte de vue au suivi, le 21e anniversaire ou la dernière visite en soins pédiatriques, avec des données allant jusqu’au 1er octobre 2016.

Les facteurs associés à la MRI à 1 an de SV ont été évalués au moyen de la régression logistique.

Sur les 2 318 enfants inclus (âge médian de 6,4 ans ; 91 % d’infections à VIH périnatales), 37 % provenaient d’Irlande/du R-U, 32 % d’Europe centrale/occidentale, 17 % de Thaïlande et 14 % d’Europe de l’Est.

À 1 an de SV, 83 % des enfants (1 926/2 318) avaient une mesure des cellules CD4 disponible, parmi lesquels 12 % (237/1 926) présentaient une MRI.

Aux analyses multivariées, les facteurs associés à la MRI étaient l’âge plus avancé et le stade immunitaire plus défavorable à l’instauration du TAR (< 0,001), la co-infection à l’hépatite B (RCc : 2,14 ; p = 0,029) et l’appartenance à la cohorte thaïlandaise (RCc : 2,16, comparativement à l’Irlande/au R-U, mais sans différence significative au sein des régions d’Europe).

Le taux de SIDA/décès (IC à 95 %) au cours de la SV était de 1 052 (547–2 022) pour 100 000 personnes-années chez les sujets présentant une MRI, contre 261 (166–409) chez ceux ayant obtenu une réponse immunitaire (rapport de taux : 4,04 [1,83–8,92] ; < 0,001).

Limites : La MRI était probablement sous-estimée ou surestimée en raison de l’absence de numération des cellules CD4 à 1 an de SV chez 392 (17 %) enfants. Les résultats cliniques étaient limités au SIDA ou décès.