Les efforts de prévention du VIH n’avancent pas partout au même rythme

  • Liz Scherer
  • Actualités Médicales
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

La prophylaxie pré-exposition (PrEP) au VIH est essentielle pour aider la communauté internationale à respecter son engagement de mettre fin à l’épidémie de VIH/SIDA d’ici 2030. Cependant, les obstacles à l’application des directives pour la PrEP dans 15 pays d’Asie centrale et d’Europe pourraient ralentir ou, pire encore, faire capoter ces efforts.

C’est le message que veut transmettre le Rapport d’avancement 2022 du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (European Centre for Disease Prevention and Control, ECDC), publié le 14 février pour suivre l’application de la Déclaration de Dublin de 2004, un engagement pris par l’Europe pour lutter contre le VIH/SIDA main dans la main avec l’Asie centrale. Le questionnaire de suivi a été distribué via une enquête en ligne dans 55 pays entre février et août 2022.

Les nouvelles ne sont pas toutes mauvaises : le rapport souligne qu’au moment de la collecte des données, la PrEP était disponible et remboursée par le biais d’une assurance privée ou d’un organisme public dans 23 pays sur 55, et que des directives concernant la PrEP avaient été développées et étaient appliquées dans 30 pays. Cependant, les 15 pays à la traîne (à savoir, l’Azerbaïdjan, la Bulgarie, Chypre, la Grèce, la Hongrie, le Kosovo, la Lettonie, la Lituanie, Malte, Monaco, le Monténégro, la Roumanie, Saint-Marin, la Serbie et la Turquie) ont cité des obstacles majeurs à l’application, notamment une augmentation de la transmission des infections sexuellement transmises (IST), une faible utilisation des préservatifs et des difficultés liées aux coûts/à l’observance des médicaments.

En dehors d’un manque de directives, la PrEP est toujours principalement fournie dans des milieux médicalisés, principalement des établissements spécialisés dans les maladies infectieuses, et prescrite par des médecins, ce qui limite son accès aux groupes ciblés à risque tels que les migrants et les personnes incarcérées. L’impossibilité pour ces groupes d’accéder efficacement aux services de santé et de lutte contre le VIH, y compris à la PrEP, est bien documentée dans la littérature, et la prévalence mondiale estimée du VIH chez les prisonniers, en particulier, est de 3%, selon l’Organisation mondiale de la Santé. Plus particulièrement, seuls 4 des 35 pays déclarent que ces derniers sont éligibles à la prévention du VIH.

Dans un communiqué de presse connexe, Andrea Ammon, directrice de l’ECDC, a reconnu les progrès réalisés dans la fourniture de la PrEP dans la région européenne depuis 2016, et précise qu’« il y a encore beaucoup de différences entre les pays en termes de degré d’application ». Par conséquent, les pays sont encouragés à éliminer toutes les restrictions à l’accès à la PrEP, ainsi qu’à tenir compte des normes opérationnelles lors de l’élaboration et de la mise en œuvre des directives ou des programmes nationaux concernant la PrEP.