Les données d’ATU confirment l’intérêt de l’eskétamine dans la dépression résistante

  • Samalin L & al.
  • Int J Psychiatry Clin Pract

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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A retenir

  • Selon les données issues du programme d’ATU de cohorte dont elle a bénéficié en France entre septembre 2019 et mars 2020, l’eskétamine est efficace dans les dépressions fortement résistantes aux traitements pharmacologiques et ne conduit pas à des problèmes de sécurité particuliers. 

  • Ces données sont les premières disponibles en vie réelle, et confirment celles des essais cliniques et donc l’intérêt de la molécule pour des patients actuellement en impasse thérapeutique.

Méthodologie

Les sujets inclus dans l’ATU de cohorte étaient des sujets adultes qui avaient une dépression modérée à sévère résistante au traitement par au moins 2 antidépresseurs correctement dosés et suivis. L’eskétamine spray était prescrite à une posologie initiale de 56 mg (18-65 ans) ou 28 mg (≥65 ans) 1 à 2 fois par semaine (posologie max 84 mg 2 fois/semaine, puis 84 mg 1 fois toutes les 1 à 2 semaines à partir de S9).

Principaux résultats

Au total, 66 patients (âge médian 53,0 ans, 62,1% de femmes) ont été inclus : 78,8% avaient des épisodes dépressifs majeurs sévères malgré des antécédents pharmacologiques moyens de 4,2 antidépresseurs. Par ailleurs 42,7% avaient déjà bénéficié de sessions de stimulation cérébrale.

Pour 49 d’entre eux, des données complètes sur toute la durée du traitement, reçu en hospitalisation complète ou partielle, étaient disponibles. La durée médiane de traitement par l’eskétamine était de 30 jours. Parmi eux, 47,8% ont eu une réduction ≥50% du score total de l'échelle d'évaluation de la dépression MADRS (Montgomery-Åsberg) et 37,0% ont atteint une rémission (score total MADRS ≤12) au moins une fois, après une durée médiane de traitement de 18,5 et 21,0 jours, respectivement. À 4 semaines, la probabilité d'obtenir une rémission était de 31,6% pour l’ensemble de la cohorte.

Sur le plan de la tolérance, des évènements indésirables ont été notifiés par 51 patients, parmi lesquels les plus fréquents étaient la somnolence, les vertiges, l'hypertension, l'anxiété et la dissociation. Par ailleurs, 14 évènements graves chez 8 patients ont été notifiés, dont 10 attendus au vu des données des essais cliniques.