Les dépenses de santé par habitant et par an augmentent

  • Serge Cannasse
  • Actualités Médicales
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

Depuis 2012, dans le cadre de son rapport annuel « Charges et produits », la Caisse nationale de l’Assurance maladie (CNAM) réalise une analyse médicalisée des dépenses et des pathologies de 57,6 millions de personnes bénéficiant du régime général de la Sécurité sociale, soit neuf Français sur dix, à partir des données du SNDS (Système national des données de santé). 

En 2017 (dernière année dont les résultats sont disponibles en raison du temps nécessaire à la consolidation des résultats), près de 26 millions d’assurés (45%) ont bénéficié d’un recours au système de soins générant une dépense « significative », 20 millions (35%) d’un recours pour des soins liés à une pathologie spécifique ou en raison d’un traitement spécifique au long cours, et 31 millions d’assurés (55%) ont consommé des soins « courants » (en dehors de tout contexte de pathologie ou de traitement spécifique identifiable).

Depuis 2012, on note plusieurs tendances :

  • L’importance des dépenses liées à la santé mentale (20,3 milliards d’euros en 2017) ;

  • Celles liées au vieillissement de la population : le recours croissant aux hospitalisations ponctuelles, le poids important des prises en charge dans les domaines « digestifs » (notamment la coloscopie), orthopédiques (prothèses du genou, de la hanche, etc) et de la chirurgie réfractive du cristallin, l’augmentation du nombre de patients pris en charge ;

  • L’augmentation de la dépense moyenne par an et par patient.

Cancer : forte augmentation du poids de la « liste en sus »

Le nombre de patients en phase active de traitement pour un cancer progresse, cette augmentation atteignant même plus de 3% par an depuis 2015 ; ils étaient 1.185.500 en 2017.

Le cancer du poumon constitue un fort enjeu, en raison du nombre de patients concernés (79.700 en 2017), de la forte progression des cas féminins (+ 38% depuis 2012), et de la forte augmentation des dépenses associées, à la fois globale (+ 40,5% depuis 2012) et par patient (+ 13%). Ce dernier point est lié à l’arrivée de nouveaux traitements : le poids du poste « liste en sus » a ainsi été multiplié par près de 2,5 entre 2016 et 2017. Ce cancer génère une dépense moyenne de 20.050 € par personne et par an.

VIH Sida : baisse des dépenses globales

Le VIH-Sida a été pris en charge chez 131.800 personnes en 2017. Sa prévalence est plus élevée dans la région Île-de-France, dans les départements du bassin aquitain, ceux qui bordent la Méditerranée et dans les DOM-TOM. La dépense moyenne par patient était de 9.678 € en 2017, en baisse par rapport à 2012, notamment en raison d’une baisse importante du poste « médicaments » (-11%) entre 2016 et 2017 (baisse de prix et arrivée des génériques),  poste qui constitue 85% des dépenses liées à ces patients.

Diabète : redémarrage à la hausse des dépenses

Le diabète touchait 3,2 millions de personnes en 2017, notamment dans le nord et l’est de la France. La dépense moyenne par patient s’élevait à 2.160 € par an, se répartissant essentiellement entre médicaments (30%), en baisse continue, soins infirmiers (18,5%), en hausse du fait du recours croissant à l’insulinothérapie, et « autres produits de santé » (18%), également en hausse, notamment du fait du développement des dispositifs médicaux (par exemple, lecteurs de glycémie). La résultante de ces évolutions pour le diabète est une augmentation des dépenses entre 2016 et 2017 (+3,2%), alors qu’elles avaient baissé entre 2013 et 2016. À noter que le diabète représente 20% des dépenses du poste « autres dépenses de santé » pour l’ensemble des pathologies.