Les corticoïdes plus dangereux que bénéfiques dans les formes légères de COVID-19
- Sahu AK & al.
- QJM
- Agnès Lara
- Résumé d’article
À retenir
- Une revue et méta-analyse de 3 essais contrôlés randomisés (dont l’essai RECOVERY) et de 4 études observationnelles contrôlées a évalué l’intérêt des corticoïdes chez les patients atteints d’une forme légère de COVID-19 et ne nécessitant pas d’apport d’oxygène.
- Les résultats indiquent que l’administration précoce de corticoïdes dans cette population n’apporte pas de bénéfice et qu’elle peut même être délétère, avec un risque plus élevé de mortalité et de progression vers une forme sévère, par rapport aux patients n’en ayant pas reçu.
L’essai RECOVERY a établi l’intérêt des corticoïdes chez les patients COVID-19 requérant de l’oxygène. Les choses sont moins claires dans les formes légères. Un effet bénéfique de faibles doses durant toute la phase symptomatique a été anticipé, supposé prévenir ou réduire l’importance de l’inflammation systémique durant l’infection. Mais ces suppositions reposent davantage sur l’extrapolation des résultats obtenus dans les formes sévères que sur des données spécifiques robustes. Des chercheurs indiens et américains ont donc entrepris une revue de la littérature et méta-analyse pour faire le point sur ce sujet.
Méthodologie
Toutes les publications parues entre décembre 2019 et Mai 2021 et s’étant intéressées à l’efficacité des corticoïdes (hors formes inhalées) dans les formes légères de COVID-19 en termes de progression vers une forme sévère, de mortalité, de durée de la fièvre, de la clairance virale et du séjour hospitalier ont été recherchées dans différentes bases de données.
Résultats
- Sept études ont été retenues, dont 3 essais contrôlés randomisés et 4 études observationnelles contrôlées. Elles représentaient 2.214 patients atteints de COVID-19 et ne nécessitant pas d’oxygène, 833 dans le bras corticoïdes et 1.381 dans le bras contrôle, la majorité provenant de l’essai RECOVERY. L’âge moyen était de 56 ans.
- Dans cette population et par rapport aux patients n’ayant pas reçu de corticoïdes, le risque (Odds ratio) de progression vers des formes plus sévères de COVID-19 était de 5,97 ([1,27-27,99], I2=0%, 3 études) et celui des décès de 1,35 ([1,01-1,79], I2=0%, 5 études).
- Les durées moyennes de la fièvre (7,4 vs 6,7 jours, 2 études), de la clairance virale (attestée par deux tests négatifs au SARS-CoV-2 à 24h d’intervalle : 18,9 vs 16,5 jours, 5 études) et du séjour hospitalier (20,8 vs 15,2 jours, 4 études) étaient également significativement plus élevées chez les sujets qui avaient reçu des corticoïdes par rapport à ceux qui n’en avaient pas reçu.
Limites
- Il existait des différences entre les études concernant les types de corticoïdes utilisés, la dose, le délai entre la survenue des symptômes et l’administration de corticoïdes et la durée d’administration.
- Le risque de biais était élevé pour certaines études, notamment pour les essais non randomisés, ainsi que l’hétérogénéité de certains paramètres comme la durée de la fièvre ou la clairance virale.
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