Les corticoïdes intramusculaires, efficaces sur les douleurs liées à la coxarthrose

Pourquoi est-ce important ?

L’infiltration intra-articulaire de corticoïdes est une alternative recommandée en cas de coxarthrose douloureuse, mais sa mise en œuvre est délicate, avec notamment la nécessité de guider le geste par échographie ou scopie. Si l’injection intramusculaire des corticoïdes dans le muscle fessier s’avère aussi efficace, elle pourra être envisagée en alternative et conduite par d’autres professionnels, notamment en soins primaires. D’autres études doivent donc être menées afin de conforter ce résultat, et dans lesquelles les voies intra-articulaire et intramusculaire seront comparées.

Principaux résultats

• Parmi les 106 patients randomisés dont les données ont été analysées (68% de femmes, 64 ans d’âge moyen, 70% ayant des symptômes depuis au moins 1 an), 52 ont reçu 40 mg de triamcinolone IM et 54 le placebo IM au jour de l’inclusion.
• À l’inclusion, la douleur au repos et à la marche était en moyenne de 4,3 et de 5,4 dans le groupe traités par corticoïdes et de 4,2 et 5,1 dans le bras placebo (échelle numérique NRS graduée de 0 à 11).
• À deux semaines, la douleur au repos était inférieure chez ceux traités par triamcinolone, avec une différence moyenne de -1,3 points sur l’échelle NRS par rapport au sujets sous placebo.
• Les critères de douleur à la marche et de douleur selon l’échelle WOMAC n’étaient pas significativement améliorés à 2 semaines mais l’étaient aux visites des semaines 4, 6 et 12. Les autres composantes du score WOMAC (fonction, rigidité) étaient aussi améliorées.
• Au total, 27 évènements indésirables ont été recensés durant l’étude chez 19 patients sous triamcinolone, contre 18 évènements chez 13 patients sous placebo. Il s’agissait principalement de démangeaisons, de maux de têtes et de bouffées de chaleur, mais aucun n’avait été considéré comme sérieux.

Méthodologie

Étude multicentrique néerlandaise randomisée en double aveugle dans laquelle des sujets de plus de 40 ans présentant une coxarthrose confirmée radiologiquement, symptomatique depuis au moins 6 mois et associée à une douleur cotée 3 ou plus sur une échelle NRS croissante de 0 à 10.

Limitations

• Le potentiel impact délétère des corticoïdes sur les chondrocytes devra être évalué.
• Le faible nombre de participants et les critères d’exclusion (patients diabétiques, score de Kellgren et Lawrence entre 0 et 1) limitent la généralisation des résultats.