Les corticoïdes inhalés préviennent-ils le cancer du poumon chez les personnes atteintes de BPCO ?


  • Miriam Davis, PhD
  • Résumés d'articles
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

À retenir

  • Une méta-analyse révèle que les corticoïdes inhalés (CI) pourraient protéger contre le développement du cancer du poumon, avec une relation dose-réponse.
  • Des doses élevées de CI (1 000 μg/jour) réduisent l’incidence du cancer du poumon de 32 %, comparativement à des doses plus faibles.
  • Cependant, le niveau de certitude des données probantes est évalué comme faible à très faible, en particulier en raison de facteurs de confusion.

Pourquoi est-ce important ?

  • Les personnes atteintes de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) présentent un risque élevé de cancer du poumon.
  • Malgré les données probantes de faible qualité issues de cette méta-analyse, la chimioprévention potentielle par CI ne présente aucun danger si les patients ont besoin de CI ou d’agents similaires dans le cadre du traitement de la BPCO.

Méthodologie

  • Une méta-analyse de la relation dose-réponse a été réalisée à partir de 13 études de cohorte ayant inclus 268 363 participants.
  • Les 13 études ont été identifiées grâce à une recherche dans les bases de données EMBASE, MEDLINE, Cochrane Controlled Register of Trials, Web of Science et MedRxiv.
  • Le CI le plus fréquemment utilisé était la fluticasone, de sorte que tous les autres CI ont été convertis en équivalents de fluticasone dans le cadre de cette analyse.
  • Toutes les études incluses étaient des cohortes observationnelles.
  • La solidité des données probantes a été évaluée grâce à l’approche de classement des recommandations par examen, élaboration et évaluation (Grading of Recommendations Assessment, Development, and Evaluation, GRADE).
  • Financement : aucun.

Principaux résultats

  • Pour chaque dose de 500 μg/jour de CI en équivalent de fluticasone, une réduction du risque relatif de 18 % (risque relatif : 0,82 ; intervalle de confiance [IC] à 95 % : 0,68–0,95) a été observée. Ce risque relatif a été calculé comme une réduction du risque absolu de 14 cas de cancer du poumon pour 1 000 (IC à 95 % : 24,7–3,8 cas en moins), en supposant un risque initial de cancer du poumon de 7,2 % chez les patients atteints d’une BPCO.
  • Pour chaque dose de 1 000 μg/jour de CI en équivalent de fluticasone, une réduction du risque relatif plus importante de 32 % (risque relatif : 0,68 ; IC à 95 % : 0,44–0,93) a été observée. Ce risque relatif a été calculé comme une réduction du risque absolu de 24,7 cas de cancer du poumon pour 1 000 (IC à 95 % : 43,2–5,4 cas en moins), en supposant un risque initial de cancer du poumon de 7,2 % chez les patients atteints d’une BPCO.
  • La qualité globale des données probantes, selon les critères GRADE, était de faible à très faible. Plusieurs études, par exemple, n’avaient pas appliqué de correction pour prendre en compte le tabagisme ou l’observance du traitement par CI.

Limites

  • Aucune des études incluses n’était randomisée.
  • Seules 7 des 13 études ont pu être utilisées pour la méta-analyse de la relation dose-réponse.