Les chiffres clés des cancers en 2017
- Serge Cannasse
- Actualités Médicales
En attendant la publication en juin de son rapport « Les cancers en France – Édition 2017 », l’Institut national du cancer (INCa) propose un document donnant l’essentiel de ses données générales, ainsi que deux focus sur le dépistage du cancer colo-rectal et les risques de cancers associés à la consommation d’alcool.
En 2017, en France métropolitaine, on estime à 400.000 le nombre de nouveaux cas de cancers. Entre 2005 et 2012, le taux d’incidence a baissé chez les hommes (- 1,3%) et a eu tendance à se stabiliser chez les femmes (+ 0,2%). Les cancers les plus fréquents chez les hommes restent celui de la prostate (48.427 nouveaux cas), devant le cancer du poumon et le cancer colo-rectal, chez les femmes le cancer du sein (58.968 nouveaux cas), devant le cancer colo-rectal et celui du poumon.
Le nombre de décès dus aux cancers est estimé à 150.000 en 2017. Cependant, la baisse du taux de mortalité observée depuis 1980 s’est poursuivie : - 1% chez les hommes, - 1,5% chez les femmes. Les cancers les plus meurtriers restent ceux du poumon chez l’homme et du sein chez la femme.
En 2016, 50.000 patients ont été inclus dans des essais, ce qui représente une hausse de 4,5% par rapport à 2015.
Dépistage du cancer colo-rectal : très insuffisant
Le programme de dépistage du cancer colo-rectal par test immunologique a permis de dépister près de 4.300 cancers, soit une augmentation de 2,4 fois par rapport au test précédent, et près de 17.000 adénomes avancés, soit 3,7 fois de plus par rapport au test précédent (Hemocult II ou au gaïac).
Mais en 2016, la participation s’est élevée à seulement 33,5% sur la période 2016-2017, bien en dessous du minimum de 45% recommandé au niveau européen. Elle a été très variable selon les départements (9,4% pour la Corse, 47% pour l’Île-et-Vilaine), principalement parce que l’envoi des invitations n’a pas été faite de façon homogène sur le territoire.
Une première étape pour étendre le dépistage a été réalisée par l’arrêté du 22 mars 2018 : il prévoit une extension du mode de diffusion aux gynécologues, aux hépato-gastro-entérologues et aux médecins d’un centre d’examen de santé de l’assurance maladie. Il prévoit également l’envoi direct du kit de dépistage dès la seconde relance lorsque « la personne a participé au moins à l’une des trois précédentes campagnes de dépistage organisé du cancer colo-rectal. »
Large sous-estimation du risque de cancer associé à l’alcool chez les Français
Bien que la consommation d’alcool en France baisse de manière régulière depuis les années 1960, elle reste une des plus élevées d’Europe. De plus, les modes de consommation évoluent : les ivresses répétitives (au moins trois dans l’année) concernent une part grandissante de la population (13,5% chez les hommes, 5% chez les femmes).
Bien que les Français se disent bien informés des effets de l’alcool sur la santé, ils sont de plus en plus nombreux à penser que la pollution provoque plus de cancers que l’alcool (66,9%) et que boire des sodas ou manger des hamburgers est aussi mauvais pour la santé que boire de l’alcool (76,0%). Aussi des experts se prononcent en faveur d’une révision des repères de consommation : ils proposent en particulier de donner une valeur repère indépendante du sexe et établie à 10 verres standards par semaine, avec des jours sans consommation. En effet, le risque absolu de mortalité attribuable à l’alcool augmente plus rapidement chez les femmes que chez les hommes. De plus, ils recommandent aux autorités un effort de cohérence du discours public (intégrant des actions sur la fiscalité, l’encadrement de la publicité, des actions d’éducation, de communication et de marketing social).
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé