Les Centres Spécialisés de l’Obésité ont-ils pris leur place dans le système de soins français ?

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir

Les données recueillies par l’observatoire national des Centres Spécialisés de l’Obésité (oNCSO) à l’issue des 3 premières années d’activité, montrent que les CSO ont reçu en moyenne 2.500 patients adultes sévèrement obèses en consultation ou en hospitalisation de jour, par établissement et par an pour la filière médicale. Les résultats de ce bilan sont globalement positifs pour l’accès aux examens paracliniques, même si tous les CSO ne disposaient pas d’absorptiomètre biphotonique (DEXA) ou de calorimètrie. Les liens entre les CSO et les 12 secteurs de prise en charge étudiés étaient effectifs même si quelques points faibles existaient, notamment la psychiatrie. Les activités en médecine, chirurgie, gynécologie obstétrique et pédiatrie étaient hétérogènes selon les CSO. Tous les CSO ont répondu avoir des programmes d’éducation thérapeutique orientés vers les obèses pour les filières médicales, chirurgicales et pédiatriques.

Pourquoi est-ce important ?

L’obésité reste un véritable problème de santé publique. 17,0% des adultes en seraient atteints selon l’étude INCA 3. En France 37 CSO ont été créés grâce au plan obésité en 2012. Pour rendre l’offre de soins accessible et identifiable pour les personnes obèses, les CSO se sont vus confier deux missions : la prise en charge pluridisciplinaire de l’obésité sévère ou complexe en recours territorial de 3e niveau et l’organisation des filières de soins dans les territoires. Ces résultats sont importants car ils montrent que malgré de nombreuses limites, les CSO ont pris une place importante dans le système de soins français.

Principaux résultats

  • En 2014, 48.576 consultations pour obésité ont été déclarées pour l’ensemble des CSO, 14.356 séjours en hospitalisation complète, 27.633 séjours en hôpital de jour et 8.546 dossiers ont été discutés en réunion pluridisciplinaire. Seul le nombre de séjours en hospitalisation de jour a augmenté entre 2012 et 2014 (p=0,03).
  • Aucun CSO ne disposait de moins de cinq équipements indispensables parmi les suivants : système de pesée >200kg, soulève malade mobile avec pesée, fauteuils d’accueil et de repos adaptés, brassards à tension adaptés, appareil polygraphique de dépistage, tables d’opération >250 kg, tables d’accouchement adaptées, tables d’examen de consultation adaptées, lits avec matelas anti-escarres, lits de réanimation avec pesée intégrée.
  • Il n’y a pas eu d’évolution significative entre 2012-2014 en ce qui concerne le pourcentage de CSO équipés de matériel indispensable. Seuls les systèmes de pesée >200 kg, les soulèves malades mobiles avec pesée, les fauteuils d’accueil et de repos adaptés ont eu une évolution positive entre 2012-2014.
  • Dès 2012, plus de 80% des CSO bénéficiaient de liens avec 11 à 12 secteurs de prise en charge et il n’y a pas eu d’évolution significative pour la période de l’étude. En 2014, les liens les moins fréquents étaient constatés avec les secteurs de consultation antidouleur, psychiatrie, soins intensifs en cardiologie.
  • Tous les CSO ayant répondu en 2012, 2013 ou 2014 ont déclaré disposer d’au moins un programme d’ETP.

Méthodologie

  • L’enquête électronique déclarative a inclus des indicateurs d’activité, de fonctionnement et d’équipement. Celle-ci a été transmise aux 37 CSO par la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS) en 2013, 2014 et 2015.

Principales limitations

  • Enquête déclarative et dont certaines questions présentaient une formulation pouvant prêter à confusion. Les enquêtes à venir devront en tenir compte.