Les anciens athlètes olympiques sont-ils plus souvent atteints d’arthrose ? 1 - membres inférieurs

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Une étude internationale qui a interrogé les anciens sportifs olympiques et une population contrôle montre que près d’un quart des premiers ont une arthrose diagnostiquée au niveau de l’une des articulations des membres inférieurs. Après ajustement sur l’ensemble des paramètres pertinents, seuls ceux qui avaient un antécédent de blessure localisée avaient un risque accru d'arthrose du genou et de la hanche, ainsi que ceux qui s’étaient blessés à plusieurs reprises. Les intensités de douleur ressentie au niveau de ces différentes articulations étaient en revanche comparables.

  • Ces données suggèrent que la prévention des accidents et des traumatismes articulaires doit être renforcée parmi cette population à risque.

Pourquoi est-ce important ?

Des données récentes montrent un lien très clair entre les antécédents de blessures articulaires et le risque ultérieur d’arthrose dans certains sports comme le football ou le rugby. Il était intéressant de conduire une telle évaluation chez les anciens sportifs olympiques, chez lesquels les données sont plus rares.

Méthodologie

L’enquête (traduite en huit langues) a été conduite sur internet entre 2018 et 2019 et a été diffusée auprès d’anciens athlètes qui ont participé à au moins une édition des JO d’été ou d’hiver lorsqu’ils étaient âgés d’au moins 16 ans, ainsi qu’à une population contrôle.

Principaux résultats

L’enquête a pu être analysée auprès de 3.357 sportifs olympiques issus de 131 pays (44,7 ans, 45% de femmes), contre 1.735 sujets contrôles issus de 73 pays (40,5 ans, 58% de femmes). Les premiers avaient une prévalence plus élevée de blessures ou de blessures récurrentes (respectivement 68,5% et 41,5% vs 60,5% et 30,7%), ainsi qu’une prévalence plus élevée d'arthrose (23,2% vs 15,7%) et de douleur (41,3% contre 37,8%) que les participants de la population générale.

Après ajustement, l’analyse multivariée montre que la probabilité d’être atteint d’une arthrose du genou ou de la hanche n’est pas significativement différente entre les deux populations sauf parmi les sportifs ayant respectivement un antécédent de blessure unique ou récurrente au genou (prévalence de la gonarthrose 22,0% vs 14,5%, ORa 1,51 [1,03-2,21] et 30,6% vs 17,4%, ORa 1,86 [1,06 à 3,26] respectivement) ou parmi ceux ayant un antécédent de blessure à la hanche (prévalence de la coxarthrose 19,1% vs 11,5%, ORa 4,03 [1,10 à 14,85]). Aucune différence n'a été observée entre les deux populations concernant l'arthrose de la cheville. De plus, aucune différence relative aux douleurs associées à ces articulations n’a été mise en évidence entre les deux populations.

Cette étude est toutefois limitée par l’approche transversale et autodéclarative des participants, qui ne représentaient que 4% de l’ensemble des anciens athlètes de JO.