Le vin rouge a-t-il un impact spécifique sur le microbiote intestinal ?
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
La diversité intra-individuelle du microbiote intestinal est associée à la consommation de vin rouge, même pour de faibles niveaux de consommation. Cette association, observée au sein d’une cohorte exploratoire et confirmée auprès de deux autres cohortes, ainsi qu’une cohorte de jumeaux, est retrouvée de façon beaucoup moins forte pour la consommation en vin blanc, et n’est pas observée pour les autres alcools (bière, cidre, spiritueux).
Si cette étude est limitée par l’auto-déclaration du niveau de consommation par les participants, l’homogénéité des observations entre cohortes permet aux auteurs de suggérer que le volet bénéfique observé pourrait reposer sur l’influence des composants du vin rouge (polyphénols) sur la flore intestinale. Ces travaux devront évidemment être confirmés par d’autres études.
Un travail en deux temps
La cohorte exploratoire utilisée dans la première partie du travail (TwinsUK) regroupait 916 sujets britanniques jumeaux qui avaient répondu à des questionnaires de fréquence alimentaire. La diversité alpha (intra-individuelle) et la diversité bêta (inter-individuelle) du microbiote intestinal (établies par séquençage de l'ARN16s) ont été étudiées puis analysées selon les données de consommation en alcool (nature et fréquence), après ajustement sur les nombreux facteurs de confusion disponibles. Les données significatives ont ensuite été confirmées au sein de deux autres cohortes (1.104 sujets de la cohorte FGFP et 904 sujets de la cohorte AGP), ainsi qu'auprès de 50 paires de jumeaux discordants en termes de consommation d'alcool de la cohorte TwinsUK qui n'avaient pas été inclus dans la première partie de l'étude.
Un lien avec les paramètres métaboliques
Outre l'association entre consommation de vin rouge et diversité alpha du microbiote intestinal, une association modeste a également été identifiée avec la diversité bêta.
La diversité alpha observée était associée négativement à l'indice de masse corporelle ou le taux de chylomicrons, et associée positivement à l'insulinémie et au taux de HDL-cholestérol.
L'association décrite pour la consommation de vin rouge était plus faible avec le vin blanc, connu pour être 6 à 7 fois moins concentré en polyphénols. Aucune association de ce type n'a été observée pour les autres types d'alcool consommés.
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