Le travail en addictologie : sur mesure et transdisciplinaire

  • Serge Cannasse
  • Actualités professionnelles
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L’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) publie dans sa revue Tendances les résultats d’un travail ethnographique mené entre 2019 et 2021 auprès de deux CSAPA (Centres de soin, d'accompagnement et de prévention en addictologie) et deux CAARUD (Centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues). Plusieurs résultats sont intéressants.

Le rapport de l’usager aux produits qu’il consomme peut ne pas être examiné s’il ne le souhaite pas. En revanche, ses problématiques relationnelles et émotionnelles sont systématiquement abordées.

L’accompagnement de l’usager ne suit pas un cadre d’intervention fixe, mais s’adapte à la singularité de chaque situation. Les objectifs thérapeutiques sont définis et réajustés avec lui. Un changement même mineur peut être bénéfique, entamant un processus positif.

Les intervenants n’ont pas un rôle rigide, mais « se mobilisent indépendamment de leur profession d’origine. » Ils appliquent différents outils selon les situations et se forment au fil des besoins rencontrés.

Cependant toutes les possibilités ne sont pas ouvertes. Les niveaux d’exigence vis-à-vis des patients sont variables selon les structures, en fonction de leurs critères éthiques. En particulier l’existence de comorbidités psychiatriques suscite de nombreux débats parmi les intervenants sur leur capacité d’accueil.

Ainsi, « limiter les services proposés ou suspendre un accompagnement sont dans certains cas perçus par les intervenants comme davantage bénéfiques à l’usager ou nécessaires pour préserver l’équilibre émotionnel de l’intervenant, voire de l’ensemble de l’équipe. »

En conclusion, il existe souvent un écart entre ce qui est prescrit par les recommandations ou les institutions et ce qui est réalisé au quotidien, qui est un travail « sur mesure » et transdisciplinaire.