Le taux de suicide se révèle plus élevé après une chirurgie de cancer

  • Miriam Davis
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Une étude de cohorte nationale aux États-Unis révèle une incidence de suicide 30 % plus élevée après une chirurgie de cancer par rapport à la population générale, selon une nouvelle étude publiée dans la revue JAMA Oncology.
  • Les risques les plus importants sont survenus chez les personnes d’origine ethnique blanche, de sexe masculin et divorcées ou les personnes célibataires.

Pourquoi est-ce important ?

  • Les résultats soulignent la nécessité d’un dépistage régulier du suicide ou de la détresse chez les patients en oncologie pendant la période postopératoire.
  • Certaines sociétés médicales recommandent un tel dépistage mais l’observance globale est faible.

Méthodologie

  • Une étude de cohorte populationnelle rétrospective nationale a porté sur 1 811 397 patients ayant fait l’objet d’une chirurgie de cancer provenant de la base de données Surveillance, épidémiologie et résultats finaux (Surveillance, Epidemiology and End Results) entre 2000 et 2016.
  • Critère d’évaluation principal : l’incidence de suicide après la chirurgie pour les 15 types de tumeurs les plus mortelles par rapport au taux dans la population générale (rapport de mortalité standardisé [RMS].
  • Financement : Instituts nationaux américains de la santé (National Institutes of Health, NIH).

Principaux résultats

  • Sur une durée de suivi médiane de 4,6 ans, 1 494 personnes de la cohorte au total (0,08 %) se sont suicidées. Le RMS a augmenté pour atteindre 1,29 (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 1,23–1,36), soit une augmentation de 29 % par rapport à la population générale.
  • Les résultats ont varié selon le type de tumeur. La plus forte augmentation du risque concernait les cancers du larynx (RMS : 4,02 ; IC à 95 % : 2,67–5,81, soit une multiplication par 4) tandis que la plus faible augmentation concernait les cancers du côlon et du rectum (RMS : 1,28 ; IC à 95 % : 1,16–1,40, soit une augmentation de 28 %).
  • Aucune augmentation du risque (par rapport à la population générale) n’a été constatée pour les cancers de l’utérus, du rein, du sein, du foie et du col de l’utérus (tous ces cancers ont des taux de survie à 5 ans plus élevés que les cancers pour lesquels le risque de suicide est significativement accru).
  • Les résultats ont varié en fonction du temps écoulé après la chirurgie. Environ 3 % des suicides sont survenus au cours du premier mois, 21 % au cours de la première année et 50 % au cours des 3 premières années suivant la chirurgie de cancer.
  • Les risques les plus importants sont observés chez les personnes d’origine ethnique blanche (par rapport à celles d’origine ethnique noire ou asiatique), les hommes (par rapport aux femmes) et les personnes célibataires (jamais mariées) ou divorcées (par rapport aux personnes mariées).

Limites

  • La méthodologie de l’étude était rétrospective et observationnelle.