Le sexisme continue à prospérer

  • Serge Cannasse
  • Actualités professionnelles
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Le HCE (Haut Conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes) a publié son premier Baromètre Sexisme, fondé sur un sondage réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 3.000 personnes. Pour lui, « près de 5 ans après la première vague #MeToo, l’année 2021 semble être marquée par le déferlement d’une deuxième vague de dénonciations d’actes sexistes. » En effet, 78% des Françaises ont vécu personnellement un acte sexiste ou ont été destinataires de propos sexistes, 13% des femmes ont subi un viol ou une agression sexuelle, taux qui monte à 20% pour les 18-34 ans. Et plus de la moitié (53%) des Français.es considèrent que les actes et propos sexistes augmentent.

Face à ces agissements, la stratégie la plus répandue est l’évitement (86% des Françaises). Cela tient en partie au fait que le sexisme n’est pas toujours bien identifié. Ainsi, 16% des hommes pensent qu’une femme agressée sexuellement peut en être partiellement responsable et un.e Français.e sur deux seulement reconnaît un féminicide comme un meurtre d’une femme de par sa condition de femme. Cependant, 53% des Français.es estiment ne pas être suffisamment informé.e.s sur les lois et sanctions de lutte contre le sexisme et 77% que le sexisme reste impuni.

Le sexisme au travail

Au travail, le sexisme continue de prospérer. Ainsi, plus d’une femme sur cinq a déjà vécu un écart de salaire avec un collègue homme à poste égal ou compétences égales, cette proportion s’élevant à plus d’un tiers (37%) chez les cadres. Ce que reconnaissent les trois quarts des Français.es (74%), qui estiment que les femmes ne sont pas traitées comme les égales des hommes au travail.

De plus 27% des Français.es estiment normal que les femmes s’arrêtent de travailler pour s’occuper de leurs enfants. Le développement du télétravail risque de renforcer cette tendance.

Près de la moitié des Françaises (46%) ont déjà été victimes d’actes ou de propos sexistes au travail. Une femme sur quatre (27%) de 25-34 ans renonce à un métier ou une envie professionnelle.

Les femmes restent minoritaires dans les cercles de pouvoir, les médias et le numérique. Seulement 6% des Français.es considèrent que le sexisme est présenté correctement dans le débat public. Le rapport déplore enfin le « clair manque d’éducation à l’égalité dès le plus jeune âge. »