Le rotavirus, troisième cause de mortalité mondiale chez l’enfant de moins de 5 ans en 2016

  • Troeger C & al.
  • JAMA Pediatr

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Le GBD (Global Burden of Disease) est une compilation de données scientifiques menée par un consortium de plus de 3.000 chercheurs issus de 130 pays et qui vise à évaluer annuellement la morbimortalité liée à 32 pathologies à mortalité prématurée évitable. Selon les données 2016, on estime que plus de 40% des enfants de moins de 5 ans ont subi au moins un épisode d’infection au cours de l’année, avec 258 millions d’épisodes de diarrhée, et 128.500 décès à l’échelle mondiale, dont 104.733 en Afrique subsaharienne. Ainsi, les diarrhées dues au rotavirus constituent la troisième cause mondiale de mortalité des enfants de moins de 5 ans, derrière le paludisme et le pneumocoque. La vaccination, elle, a permis d’éviter plus de 28.000 décès. Le déploiement du vaccin par le Gavi (Alliance du Vaccin) dans 37 pays dès la fin 2015 et celui qui est programmé prochainement dans d’autres pays, notamment parmi les plus touchés (République Démocratique du Congo, Bangladesh, Nigeria…) devrait permettre d’observer la diminution du fardeau liée au rotavirus.

  • Les estimations conduites pour la France font état d’une incidence de 255,2 infections pour 1.000 enfants de moins de 5 ans, soit 886.893 cas estimés sur l’année 2016. Au total, ils auraient engendré 18 décès, dont 14 auraient pu être évités par la vaccination de l’ensemble de la population cible.

Pourquoi cette étude a-t-elle été menée?

L’OMS a recommandé d’introduire la vaccination contre le rotavirus dans le calendrier vaccinal des pays européens et américains en 2006 et a étendu cette préconisation à l’ensemble du globe en 2009. Avec la diffusion progressive du vaccin favorisée par le Gavi, il était nécessaire d’évaluer l’évolution des tendances régionales et mondiales.

Principaux résultats

  • En 2016, l'infection à rotavirus a été responsable d'environ 128.500 décès [104.500-155.600] chez les enfants de moins de 5 ans, soit 28,8% [25,0%-32,6%] des décès par diarrhée dans ce groupe d'âge. Parmi ces cas de décès, 104.733 concernaient l’Afrique subsaharienne.

  • La fraction attribuable au rotavirus dans les décès par diarrhée dans cette tranche d’âge oscillait entre 4,6% au Nicaragua et 64,2% en République démocratique du Congo. Des pays comme le Danemark ou la Finlande présentaient une fraction attribuable supérieure à 50 %.

  • Le nombre de cas de diarrhée à rotavirus chez les moins de 5 ans a été d’environ 258 millions au niveau mondial en 2016, soit une incidence de 0,42 cas par enfant-année.

  • On estime que 27,8% des enfants de moins de 5 ans ont été vaccinés contre le rotavirus en 2016, ayant permis d’éviter environ 28.800 décès, dont 24.200 en Afrique subsaharienne. Si le vaccin était généralisé, il aurait pu permettre d’éviter 83.200 décès supplémentaires.

  • En France, l’incidence des épisodes de diarrhée à rotavirus a été de 255,2 pour 1.000 enfants de moins de 5 ans, soit 886.893 cas estimés sur l’année 2016. Parallèlement, 18 décès ont été recensés, dont 14 auraient pu être évités par la vaccination de l’ensemble de la population cible.