Le rôle des professionnels de santé est de pouvoir, aussi, parler de thérapies alternatives et complémentaires avec les patientes
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
Les thérapies alternatives et complémentaires (TAC) encore appelées prises en charge non médicamenteuses (INM) prennent de plus en plus de place en pratique clinique. Elles ont pour objectif d’améliorer la qualité de vie des patients en réduisant certains évènements indésirables liés aux traitements du cancer ou au cancer lui-même. Il existe encore peu d’essais cliniques évaluant leur efficacité. En revanche, l’offre et la demande en lien avec ces pratiques augmentent et notamment pour les patientes traitées pour cancer du sein. Cependant, les données de la littérature indiquent bien que les patientes peinent à en parler à leur oncologue ou à leur médecin traitant, anticipant une désapprobation, un manque d’intérêt ou une incapacité à répondre à leur demande. Une étude exploratoire française s’est justement intéressée à évaluer l’intérêt de patientes atteintes de cancer du sein pour ces thérapies alternatives et complémentaires. Pour cela les données échangées via différents réseaux sociaux (forum, Facebook) ont été évaluées. Les résultats montrent que les patientes expriment un intérêt pour ces sujets, et qu’il est donc important que les professionnels de santé puissent se positionner comme référents d’orientation. Les principales thérapies alternatives et complémentaires sont celles qui concernent le physique (activité physique, yoga notamment) et la nutrition. Des thérapies par ailleurs qui commencent à être de plus en plus intégrées dans l’accompagnement hospitalier de ces patientes. Cette étude montre également la capacité qu’ont les réseaux sociaux à partager, diffuser et recommander certaines pratiques. Faisant également parfois de certaines patientes des bêta-testeurs de solutions non éprouvées. Cette étude soulève la question de la qualité des informations hors du circuit de soins et doit amener les professionnels de santé à mieux se former sur ces sujets pour pouvoir échanger avec les patientes et les orienter vers les solutions qui leur seront les plus utiles.
Protocole de l’étude
Cette étude rétrospective a été menée à partir de données issues de 2 forums et de 4 groupes Facebook entre le 3 juin 2006 et le 17 novembre 2015. Le critère de jugement était l’occurrence des termes liés à ces thérapies.
Principaux résultats
Les résultats des analyses des contenus diffusés sur les réseaux sociaux montrent que les termes les plus utilisés concernent les interventions physiques et nutritionnelles.
Trois sous-catégories d’interventions physiques ont été identifiées : les programmes d’activité physique (83,5% des mentions retrouvées), les thérapies manuelles (15,4%) et la physiothérapie (1,1%). Les interventions les plus communément retrouvées concernaient l’exercice, l’acupuncture et le yoga. La phytothérapie arrive en 3e niveau de mention après les interventions physiques et nutritionnelles.
La plupart des mentions en lien avec la nutrition concernaient les compléments nutritionnels (77,9%) et les thérapies nutritionnelles (22,1%). Les termes vitamines, miel, fer, pamplemousse revenaient fréquemment. La sophrologie était l’une des thérapies psychologiques les plus discutées.
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