Le risque de maladie de Parkinson serait plus élevé chez les producteurs de vins sans appellation d’origine
- Perrin L & al.
- Environ Res
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Une étude française a croisé les dépenses en pesticides des principales agricultures et l’incidence de la maladie de Parkinson (MP). Les résultats montrent :
- qu’aucune association n’est mise en évidence entre les dépenses en pesticides réalisées en 2000 et l’incidence des cas de MP entre 2010 et 2015 si l’on considère l’ensemble de l’agriculture.
- En revanche, l’incidence de la MP était significativement plus élevée sur les cantons accueillant des vignobles sans appellation d’origine.
- Cette association était significative chez les hommes et les plus de 75 ans.
Ces données sont importantes pour mettre en place des mesures spécifiques de prévention.
Pourquoi ces données sont-elles intéressantes ?
S’il est admis que l’exposition professionnelle aux pesticides est associée à un risque accru de maladie de parkinson (MP), on ne sait toujours pas quels produits sont spécifiquement impliqués. En 2000, la France était encore parmi les plus gros consommateurs européens de pesticides. De nombreuses études sur le sujet ont été réalisées à partir d’auto-déclarations, induisant un risque de biais. Celle présentée ici a l’originalité de se fonder sur les dépenses en pesticides -reflet l’exposition à ces produits -, de se focaliser sur la population des agriculteurs et non de la population générale et fait la distinction entre les différents types de production. En France, en 2002 la production de vin représentait environ 3% de la surface agricole utilisée et 20% des dépenses en pesticides.
Méthodologie
Les cas incidents de MP ont été identifiés à partir des données de l’Assurance maladie (Mutualité Sociale Agricole) sur la période 2010-2015. Les dépenses en pesticides ont été évaluées sur l’année 2000 à partir des recensements agricoles pour neuf types d’agriculture sur 3.571 cantons français.
Principaux résultats
Sur la période évaluée, 10.282 cas incidents de maladie de Parkinson ont été identifiés chez des agriculteurs ≥55 ans. Sur les 2.917 cantons, 18,3% ne présentaient aucun cas de MP, le nombre de cas variait entre 1 et 24 par canton (nombre médian 2,5).
Les analyses ont mis en évidence une très forte hétérogénéité dans les dépenses en pesticides par hectare en fonction des types d’agricultures. Les productions les plus consommatrices en pesticides étaient les légumes frais, les vignobles avec appellation d’origine, les cultures permanentes, l’horticulture et les vignobles sans appellation d’origine.
Les dépenses par hectare diminuaient de manière significative lorsque la superficie des exploitations augmentait pour ce qui concerne les légumes frais, les vignobles avec appellation d’origine, les cultures permanentes et les vignobles sans appellation d’origine. En revanche, ces dépenses augmentaient avec l’accroissement de la superficie d’exploitation pour les céréales et le bétail.
L’incidence de MP était 16% plus élevée sur les cantons dont l’augmentation des dépenses en pesticides étaient liée à l’exploitation de vignobles sans appellation d’origine. Aucune autre association n’a été mise en évidence.
L’association entre utilisation de pesticides et risque accru de MP était significative pour les agriculteurs les plus âgés, ainsi que pour les hommes mais pas pour les femmes.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé