Le risque de diabète de type 2 est-il diminué par la consommation de produits bio ?
- Kesse-Guyot E & al.
- Int J Behav Nutr Phys Act
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Plusieurs travaux avaient déjà suggéré que l’exposition aux pesticides pouvait induire des désordres métaboliques. Une étude réalisée dans le cadre de la cohorte NutriNet-Santé a exploré l’éventuelle association entre la consommation de produits bio et le risque de diabète de type 2. Ses résultats suggèrent que chez les femmes, la consommation importante de produits bio diminuerait le risque de développer un diabète de type 2 de 35% sur 4 ans, Cette association n’est en revanche pas retrouvée chez l’homme. D’autres investigations sont nécessaires pour consolider ces résultats.
Méthodologie
33.256 adultes (âge moyen 53 ans) ont été inclus dans les analyses. Les sujets ont complété un questionnaire de fréquence alimentaire permettant d’estimer la part des produis bio dans leur alimentation.
La consommation de produits bio a été classée en quintiles de Q1 à Q5.
Résultats
Sur un suivi moyen de 4 ans, 293 cas incidents de diabète de type 2 ont été enregistrés. Les personnes qui consommaient le plus de produits bio étaient plus souvent des sujets âgés, avec un niveau d’éducation élevé, des revenus élevés et actifs physiquement. La consommation de produits bio était associée à des apports énergétiques plus importants, des apports en protéines plus faibles et plus élevés en glucides et lipides. Elle était également associée à une meilleure adhésion aux recommandations alimentaires, à une faible consommation d’alcool et à un moindre IMC.
Après ajustement sur le style de vie, le niveau socioéconomique, la qualité de l’alimentation et l’IMC, une consommation de produits bio importante (Q5 par rapport à Q1) était associée à une diminution de 35% du risque de diabète de type 2 ([0,43-0,97] ptendance=0,02). Chaque augmentation de la consommation de produits bio de 5% diminuait le risque de diabète de 3% (p=0,002). Cette association a été mise en évidence chez la femme, mais n’était pas retrouvée chez l’homme.
Les résultats restaient similaires après exclusion des cas précoces de diabète de type 2 (durant les 2 premières années de suivi) ainsi que des patients ayant développé une maladie cardiovasculaire durant le suivi. En revanche, l’exclusion des cas souffrant d’hypertension ou de dyslipidémie au départ ou en cours atténuait fortement l’association.
Limitation
La durée de suivi reste courte au regard de la pathologie examinée.
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