Le risque cutané des tatoués
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
La proportion de la population française portant un tatouage augmente régulièrement depuis plusieurs années. Les risques inhérents à cette pratique ne sont pas rares. La Revue du Praticien Médecine Générale a publié un article présentant les principales pathologies dermatologiques rencontrées chez ces personnes, et qui peuvent faire l’objet d’une consultation.
Après un tatouage, la peau est érythémateuse, œdémateuse et la réaction inflammatoire est inévitable, liée à l’effraction cutanée et l’introduction de pigments dans le derme contre lesquels l’immunité va réagir. Elle est normalement transitoire et disparaît habituellement dans les 2 à 3 semaines suivantes. Deux principaux types de risque sont à déplorer après un tatouage (ou l’usage d’un maquillage permanent) :
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un risque d’hypersensibilité aux colorants. Le phénomène se manifeste après un délai d’apparition extrêmement variable de quelques jours à plusieurs années. Ceci s’explique par la diversité de la nature des pigments utilisés qui peuvent contenir des substances toxiques ou allergisantes. La dermatite de contact allergique est généralement propre à une couleur et peut adopter différentes présentations (eczématiforme, granulomateuse…). La prise en charge consiste principalement en un corticoïde topique de très forte activité durant 3 mois, ou des infiltrations locales durant plusieurs mois. Il est recommandé aux personnes de ne pas envisager de nouveau tatouage avec la même couleur que celle incriminée dans la réaction allergique, quel que soit la marque utilisée.
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un risque infectieux bactérien, viral ou fongique. Les principales infections bactériennes sont liées à des germes pyogènes (staphylocoques, streptocoques, …) ou des germes atypiques (mycobactérie par dilution de l’encre à l’eau du robinet, tuberculose cutanée…). Leur localisation est plus volontiers superficielle (éruption papulo-pustuleuse à ombrage gris) que profonde, ces dernières pouvant engendrer des conséquences graves, mais qui restent toutefois rares. Certaines situations cliniques (cardiopathie, immunodépression…) peuvent engendrer un risque particulier. Les infections virales les plus fréquentes sont de type verrues vulgaires et molluscum contagiosum. Les infections VIH ou VHC sont exceptionnelles, liées à des conditions d’hygiène et d’asepsie inadaptées.
Le risque cancérogène lié au tatouage se manifeste principalement par des complications tumorales bénignes (kératose séborrhéique) ou intermédiaires (kérato-acanthome). Les relations avec le mélanome sont encore incomplètement décrites, ce dernier étant principalement considéré comme fortuit. Cependant, l’encrage d’un mélanome peut retarder son diagnostic.
Enfin, les encres peuvent colorer les ganglions lymphatiques (attention en cas de biopsie ou de curage ganglionnaire) et peuvent perturber le confort ou le résultat de certains examens d’imagerie si les colorants utilisés contiennent des sels métalliques (IRM, radiographie, TEP-scanner...).
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