Le risque cardiovasculaire selon le type de cancer

  • Strongman H & al.
  • Lancet

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

Les résultats d’une étude de large envergure montrent que la plupart des patients ayant été traités pour cancer ont un risque augmenté de maladie cardiovasculaire. Ce risque varie en fonction du type de cancer. Parmi les risques, notons que le risque de thromboembolie veineuse (TEV) est substantiellement augmenté pour la plupart des cancers. Si ce risque diminue avec le temps, il reste conséquent 5 ans après le diagnostic de cancer. Le traitement par chimiothérapie semble être un élément favorisant important le risque thromboembolique. Les risques d’insuffisance cardiaque et de cardiomyopathie concerneraient près de la moitié des cancers les plus fréquents. Les risques d’infarctus du myocarde (IDM) et d’AVC, augmenteraient pour certains cancers, dont les cancers hématologiques. 

Méthodologie

Cette étude de large envergure a été menée à partir d’une base de données britannique UK Clinical Practice Research Datakink. Des sujets de 18 ans et plus ont été évalués au moins 12 mois après avoir reçu un diagnostic de l’un des 20 cancers les plus fréquents.

Principaux résultats

Au total 108.215 sujets souffrant de cancer encore en vie au moins un an après que le diagnostic ait été posé ont été appariés (sur l’âge et le sexe) à 523.541 sujets contrôles et inclus dans les analyses.

Après ajustement, il s’est avéré que par rapport à la population générale, le risque de thromboembolie veineuse était augmenté pour 18 cancers sur 20, l’insuffisance cardiaque ou la cardiomyopathie pour 10 cancers sur 20, le risque de trouble du rythme pour 8 cancers sur 20, de péricardite pour 8 cancers sur 15, le risque de coronaropathie pour 5 sur 20, le risque d’AVC pour 5 sur 20, et celui de valvulopathie pour 3 sur 18 cancers (les données étaient insuffisantes sur ce risque pour 3 types de cancer). Le risque de TEV allait de +72% pour le cancer de la prostate à une multiplication par plus de 9 pour le cancer pancréatique. Le risque de TEV était tout particulièrement augmenté peu de temps après le diagnostic et diminuait ensuite. Il en était de même pour les troubles du rythme après un cancer du poumon. En revanche, l’insuffisance cardiaque et les cardiomyopathies augmentaient au fil du temps après le diagnostic. Si le risque de maladie cardiovasculaire diminuait avec le temps, il restait tout de même encore très élevé 5 ans après le diagnostic pour la plupart des cancers évalués. Globalement le risque absolu augmentait également avec l’âge. Selon les analyses exploratoires, le traitement par chimiothérapie semble être un facteur de risque important de TEV.

Principales limitations

Il aurait été intéressant de pouvoir croiser ces informations avec les types de traitements utilisés pour mieux évaluer l’impact des traitements sur les risques de complications.