Le retard pris dans les diagnostics de cancer à cause de l’épidémie de COVID-19 pourrait augmenter les décès dus à un cancer

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À retenir

  • Le retard pris dans le diagnostic en raison des mesures de confinement appliquées en Angleterre pendant la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) pourrait entraîner plus de 3 200 décès supplémentaires dus à des cancers du poumon, du sein, de l’œsophage et colorectal, déclarent ces auteurs.

Pourquoi est-ce important ?

  • Au Royaume-Uni, depuis le 16 mars, les dépistages du cancer et les interventions diagnostiques de routine ont été suspendus ou reportés, et les orientations en urgence sous 2 semaines vers des spécialistes pour une suspicion de cancer ont diminué de 80 %.
  • D’autres régions peuvent utiliser le modèle des chercheurs pour estimer l’effet de retards similaires en matière de diagnostic.

Méthodologie

  • Une étude de modélisation populationnelle nationale a été menée auprès de 32 583 patientes atteintes d’un cancer du sein, 24 975 patients atteints d’un cancer colorectal, 6 744 atteints d’un cancer de l’œsophage et 29 305 atteints d’un cancer du poumon.
  • L’effet d’un retard de diagnostic de 12 mois à compter du 16 mars 2020 a été calculé au moyen d’un cadre de parcours diagnostique suivant 3 scénarios de diagnostic réels.
  • Financement : Conseil de recherche économique et sociale de l’organisation de recherche et d’innovation du Royaume-Uni (UK Research and Innovation Economic and Social Research Council).

Principaux résultats

  • Diminution absolue de la survie liée au cancer :
    • 1,0 à 1,1 % dans le cadre du cancer du sein un an après le diagnostic (tous les scénarios).
    • 6,1 à 6,3 % dans le cadre du cancer de l’œsophage un an après le diagnostic (deux scénarios).
    • 3,5 % dans le cadre du cancer du poumon cinq ans après le diagnostic (un scénario).
    • 6,4 % dans le cadre du cancer colorectal cinq ans après le diagnostic (un scénario).
  • Nombre total de décès supplémentaires dus aux quatre types de cancer cinq ans après le diagnostic :
    • Cancer du sein : 7,9–9,6 % (281–344 décès supplémentaires).
    • Cancer colorectal : 15,3–16,6 % (1 445–1 563 décès supplémentaires).
    • Cancer du poumon : 4,8–5,3 % (1 235–1 372 décès supplémentaires).
    • Cancer de l’œsophage : 5,8–6,0 % (330–342 décès supplémentaires).
  • 59 204 à 63 229 années de vie ont été perdues dans tous ces types de cancer.

Limites

  • L’étude ne porte que sur des données rétrospectives.
  • Il s’agit d’une étude de modélisation.