Le profil d’efficacité et de tolérance du secukinumab se confirme-t-il en pratique clinique ?

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir

Les premières données sur l’utilisation du secukinumab en pratique clinique quotidienne (étude SERENA) montrent que :

  • Les patients traités en vraie vie présentent des caractéristiques démographiques similaires aux patients des études cliniques interventionnelles.
  • Les patients traités par cette molécule sont majoritairement des patients ayant déjà été traités par de multiples agents biologiques, et pour la plupart des anti-TNF. 
  • En revanche, contrairement aux études de phase 3, plus d’un quart des patients avaient déjà reçu au moins trois agents biologiques avant le secukinumab.

D’autres publications permettront d’analyser l’efficacité et la tolérance du secukinumab en vraie vie sur le long terme.

Méthodologie

L’étude SERENA est une étude longitudinale, observationnelle non interventionnelle conduite au sein de 438 centres de soins à travers l’Europe. Le recueil des données était rétrospectif. Les patients inclus devaient être atteints d’une forme modérée à sévère de psoriasis en plaques, de rhumatisme psoriasique ou de spondyloarthrite ankylosante et être traités depuis au moins 16 semaines par secukinumab avant l’inclusion. Les patients étaient suivis durant un maximum de 60 mois (5 ans). Le critère principal d’évaluation était le maintien à long terme du traitement par secukinumab.

Principaux résultats

Au total, les données de 2.800 sujets ont été inclus dans les analyses de tolérance (n=1.799 souffrant de psoriasis, n=541 souffrant de rhumatisme psoriasique et n=460 souffrant de spondyloarthrite ankylosante).

Les sujets souffrant de rhumatisme psoriasique étaient globalement plus âgés que les patients souffrant de psoriasis en plaque et de spondyloarthrite ankylosante (52,4 ans versus 48,3 ans et 46,1 ans). Une prédominance masculine a été retrouvée chez ceux qui souffraient de psoriasis (67,2%) et de spondyloarthrite ankylosante (58,7%) mais pas chez ceux qui souffraient de rhumatisme psoriasique (44,5%). La proportion de sujets obèses était similaire dans les différents groupes. Le groupe des sujets souffrant de psoriasis comprenait une proportion plus importante de fumeurs actifs. Le délai moyen depuis le diagnostic était de 17,4 ans pour les sujets atteints de psoriasis, de 9,3 ans pour ceux souffrant de spondyloarthrite ankylosante et de 8,7 ans pour ceux ayant un rhumatisme psoriasique.

Les patients étaient traités par secukinumab depuis un an en moyenne. Sur l’ensemble de la cohorte, le secukinumab était prescrit en monothérapie chez 75% des sujets ayant un psoriasis, 48,2% de ceux ayant un rhumatisme psoriasique et 48,9% de ceux ayant une spondyloarthrite ankylosante.

Parmi les patients ayant un psoriasis, 31,5% avaient déjà été traité à un agent biologique, contre 59,7% des sujets ayant un rhumatisme psoriasique et 55% de ceux ayant une spondyloarthrite ankylosante.

Parmi les patients traités pour psoriasis, l’agent biologique qui avait été le plus souvent utilisé avant l’introduction du secukinumab était l’adalimumab (58,6%) puis l’ustekinumab. Pour les patients souffrant de rhumatisme psoriasique, ou de spondyloarthrite ankylosante, l’adalimumab est également l’agent biologique le plus utilisé (56% et 51%) suivi par l’étanercept (45,8% et 46,6%), le golimumab (32,5% et 31,6%) et l’infliximab (30,3% et 28,9%).

Limitations

Étude observationnelle donc sans groupe contrôle et présence de biais de sélection possible.