Le poids : un facteur aggravant de COVID-19 qui varie selon l’âge…

  • Gao M & al.
  • Lancet Diabetes Endocrinol

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’articles
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À retenir

Une étude de très large envergure a été réalisée entre le 24 janvier et le 30 avril 2020 à partir des données de patients suivis en médecine générale en Angleterre. Les résultats montrent que :

  • Le risque de COVID-19 sévère conduisant à une hospitalisation, une admission en unité de soins intensifs (USI) ou au décès augmentait progressivement à partir d’un IMC de 23 kg/m2.
  • L’augmentation de l’IMC serait un facteur de risque de COVID-19 sévère plus important chez les jeunes que chez les sujets de 80 ans et plus, ainsi que chez les sujets d’origine africaine.

Méthodologie

Cette étude de cohorte prospective a utilisé des données de patients adultes britanniques infectés par le SARS-CoV-2. Les données extraites comprenaient les valeurs démographiques, cliniques, les résultats au test de détection du virus et les certificats de décès.

Principaux résultats

Sur les 6.910.695 individus éligibles, 13.503 ont été admis en hospitalisation, 1.601 en USI et 5.479 sont décédés pour cause de COVID-19. L’IMC moyen était de 26,78 kg/m2.

Environ un tiers de ceux qui ont été hospitalisés, admis en USI ou qui sont décédés du COVID-19 étaient diabétiques de type 2.

La plupart des sujets ayant eu une infection à SARS-CoV-2 sévère étaient âgés de 60 ans et plus. Une association a été mise en évidence entre l’IMC et l’hospitalisation, l’admission en USI ou le décès pour cause de COVID-19. Pour l’ensemble de la population, à partir d’un IMC de 23 kg/m2, le risque d’hospitalisation augmentait de 5%, le risque d’admission en USI de 10% et le risque de décès de 4% pour chaque augmentation de l’IMC d’une unité (1 kg/m2). L’association suivait une courbe en “J” entre l’IMC et l’hospitalisation ou le décès et elle était linéaire entre l’IMC et l’admission en USI.

Si l’incidence de COVID-19 augmentait avec l’âge, en revanche, l’impact de l’IMC sur le risque de COVID-19 sévère diminuait avec l’âge. En d’autres termes, le surpoids ou l’obésité sont des facteurs de risque de COVID-19 sévère qui impactent plus fortement les jeunes que les sujets âgés. Dans cette étude, l’influence de l’IMC sur le risque de COVID-19 sévère n’était d’ailleurs plus significatif chez les ≥80 ans.

Entre 20 et 39 ans, à partir d’un IMC de 23 kg/m2, chaque augmentation de l’IMC d’une unité augmentait le risque d’hospitalisation de 9%, d’admission en USI de 13% et de décès de 17%.

Une association significative a également été retrouvée entre l’IMC et l’origine ethnique, avec une augmentation du risque d’hospitalisation (7% versus 4%) et de décès (8% versus 4%) chez les sujets d’origine africaine par rapport à ceux d’origine caucasienne. En revanche, il n’y a pas eu de différence entre les origines ethniques pour le risque d’admission en USI.

L’influence de l’IMC sur l’augmentation du risque d’hospitalisation et d’admission en USI était légèrement plus important chez les non diabétiques par rapport aux diabétiques, ainsi que chez les sujets hypertendus par rapport à ceux qui ne l’étaient pas, et chez ceux qui avaient une maladie cardiovasculaire par rapport à ceux qui n’en avaient pas. 

En revanche, l’IMC ne modifiait pas l’association entre ces comorbidités et le risque de décès dû à un COVID-19 sévère. 

Limites

Deux tiers des sujets pour lesquels des données d’IMC n’étaient pas disponibles avaient entre 20 et 39 ans et étaient moins susceptibles d’avoir des comorbidités.