Le Pilates, efficace sur la lombalgie
- Cruz-Díaz D & al.
- Clin Rehabil
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
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Deux séances de Pilates durant 12 semaines permet de limiter la douleur et la kinésiophobie tout en améliorant la fonctionnalité des personnes souffrant de lombalgie chronique, par rapport à un groupe contrôle n’ayant reçu que des informations sur la gestion de la lombalgie.
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La douleur était mieux soulagée à 12 semaines qu’à 6 semaines, alors que d’autres paramètres ne progressaient pas entre ces deux temps d’évaluation (kinésiophobie, handicap fonctionnel). Ainsi, des études complémentaires permettraient d’évaluer si une prolongation de la méthode Pilates au-delà de 12 semaines peut encore améliorer les symptômes douloureux.
Pourquoi est-ce important ?
Si plusieurs études ont décrit l’intérêt de la méthode Pilates sur la lombalgie, une revue systématique de la littérature a reconnu que la qualité des preuves concernant cette approche était faible à modérée, du fait de leurs limites méthodologiques : absence de groupe contrôle, petit effectif, inobservance… Cette étude visait à apporter des données plus solides sur l’intérêt de cette approche.
Principaux résultats
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Un groupe de 64 personnes lombalgiques chroniques âgées de 18 à 50 ans a été recruté puis randomisé pour suivre2 séances hebdomadaires de Pilates ou simplement recevoir des informations sur la lombalgie (groupe contrôle). À l’inclusion, les deux groupes présentaient une différence significative de l’IMC (22,38 vs 20,77 kg/m², p=0,020) qui disparaissait à 6 et 12 semaines (21,69 et 21,34 kg/m² vs 20,78 et 20,89 kg/m², NS).
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À 6 puis à 12 semaines, le groupe contrôle ne présentait pas d’évolution significative des différents paramètres d’évaluation : handicap fonctionnel (auto-questionnaire Roland-Morris), douleur (échelle Visuelle Analogique), kinésiophobie (questionnaire Tampa). La mesure par ultrasons de l’épaisseur des abdominaux transverses à la relaxation ou à l’activation, utilisée pour illustrer l’activation des muscles profonds du tronc, ne montrait pas non plus d’évolution dans le temps.
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Par rapport à l’inclusion, les sujets ayant participé aux séances de Pilates ont présenté une amélioration du handicap fonctionnel (score de 5 à S6 et à S12 vs 10 à l’inclusion sur une échelle de 0 à 24, différence de 4 points vs contrôle, p<0,001), de la douleur (score de 2,05 puis de 1,95 vs 4,70 sur une échelle de 0 à 10, différence de 2,4 points vs contrôle à S12, p<0,001) et de la kinésiophobie (score de 25 à S6 et S12 vs 34,5 sur une échelle de 17 à 68, différence de 5,5 points vs contrôle, p<0,001).
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L’épaisseur des abdominaux transverses à l’activation et le pourcentage d’évolution de cette épaisseur étaient également significativement améliorés à S6 et a fortiori à S12 par rapport à l’inclusion et par rapport au groupe contrôle.
Méthodologie
Les participants devaient présenter une lombalgie depuis au moins 3 mois. Les séances de Pilates duraient 50 minutes et comportaient notamment des exercices de bascule du bassin, d’activation des muscles profonds du tronc et de mobilité des articulations, puis des exercices de force et de souplesse du tronc et des membres supérieurs et inférieurs.
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