Le microbiote du sujet âgé : des stratégies d’intervention en devenir - Partie 3/3

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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L'ouvrage Comprehensive Gut Microbiota a fait état des données sur le rôle du microbiote dans le processus de vieillissement, l’impact de l’alimentation et de l’activité physique sur le microbiote, et des stratégies d’intervention en devenir via les pré- et probiotiques. 

Face au processus de sénescence, des stratégies nutritionnelles devraient être envisagées chez le sujet âgé pour pallier aux carences et via des pré- et/ou probiotiques, favoriser l’impact bénéfique du microbiote intestinal sur le système immunitaire, les fonctions physiologiques et cognitives.

Quelles stratégies pour moduler le microbiote du sujet âgé ?

Les cibles d’intervention portent sur la diminution des métabolites microbiens toxiques, la restauration des taux de production d’acides gras à chaîne courte (AGCC), la diminution des taux élevés de lactate et de méthane et la diminution des pathobiontes (espèces opportunistes normalement sous-dominantes de la flore commensale). L’augmentation modérée de la fermentation colique des glucides alimentaires pourrait être bénéfique pour les personnes âgées. Favorisant ainsi le renforcement de la barrière intestinale contre les pathogènes. Probiotiques et prébiotiques sont des compléments utiles pour atteindre ces objectifs. 

Les probiotiques sont des « micro-organismes vivants qui, lorsqu’ils sont administrés en quantité adéquate, confèrent un bénéfice pour la santé de l’hôte » (Hill et al. 2014). Les probiotiques les plus souvent utilisés appartiennent au groupe des lactobacilles et bifidobacteries. Outre l’action des probiotiques sur l’immunité ou la production de substances bénéfiques par le microbiote intestinal, certains essais menés sur modèle animal ont montré leur intérêt sur l’amélioration des troubles cognitifs et de la dépression via l’axe intestin-cerveau. Leur rôle chez les sujets âgés reste cependant encore à explorer. Des études de bonne qualité sont nécessaires pour déterminer l’utilité des probiotiques sur la santé et la qualité de vie des sujets âgés institutionnalisés ou vivants en communauté, en tenant compte de la présence ou non de pathologies chroniques.

Les prébiotiques quant à eux, sont des « substrats utilisés sélectivement par les microorganismes de l’hôte et conférant un bénéfice pour la santé de l’hôte » (Gibson et al, 2017). Plusieurs prébiotiques sont reconnus comme ingrédients alimentaires sûrs par l’Union Européenne.

Pro- et prébiotiques font l’objet de nombreuses études aujourd’hui, laissant présager leur rôle grandissant dans les années à venir, quel que soit l’âge.