Le microbiome intestinal est lié à une faible réponse au vaccin contre la COVID-19

  • Jennifer Blair
  • Résumé d’article
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

À retenir

  • Chez les patients immunodéprimés atteints d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI), l’incapacité à développer une réponse adéquate au vaccin contre la COVID-19 est liée au moins en partie au microbiote intestinal.
  • La modulation du microbiome ou peut-être la supplémentation en métabolites bénéfiques pourrait améliorer l’immunogénicité.

Pourquoi est-ce important ?

  • Les causes des réponses humorales (anticorps) variables à la vaccination anti-SARS-CoV-2 chez les patients atteints d’une MICI ne sont pas clairement établies.
  • Chez les patients atteints d’une MICI, le métabolisme du microbiome intestinal est perturbé.
  • Une précédente étude avait établi un lien entre l’appauvrissement du microbiote et la réduction des acides biliaires d’une part et une mauvaise réponse au vaccin contre la grippe d’autre part.

Méthodologie

  • Des analyses ont porté sur les selles et les réponses d’anticorps des patients atteints d’une MICI (n = 43).
  • Tous les patients prenaient de l’infliximab.
  • Ils ont tous reçu 2 doses de ChAdOx1 (Oxford/AstraZeneca, un vaccin à vecteur adénovirus, n = 15) ou de BNT162b2 (Pfizer/BioNTech, un vaccin à ARNm, n = 28) contre le SARS-CoV-2.
  • Les réponses d’anticorps ont été comparées à la moyenne d’une cohorte MICI de plus grande envergure.
  • Critères d’évaluation : les facteurs prédictifs microbiens et métabolomiques intestinaux de la réponse sérologique à la vaccination.
  • Financement : Institut national pour la recherche en santé du Royaume-Uni (National Institute for Health Research).

Principaux résultats

  • 30 patients étaient atteints de la maladie de Crohn, 12 patients de colite ulcérative et 1 patient d’une forme non classée de MICI.
  • 41,9 % des patients ont présenté une réponse d’anticorps inférieure à la moyenne.
    • Ils présentaient une diversité microbienne intestinale plus faible.
  • Facteurs liés à une meilleure réponse :
    • Espèces abondantes : Bilophila, Alistipes, Butyricicoccus.
    • Métabolites fécaux : triméthylamine, isobutyrate, acide oméga-muricholique.
  • Facteurs liés à une moins bonne réponse :
    • Espèces abondantes : Streptococcus, Parabacteroides.
    • Métabolites fécaux : succinate, phénylalanine, taurolithocholate, taurodésoxycholate.

Limites

  • Petite étude ; une confirmation est nécessaire dans une cohorte plus importante.
  • L’alimentation n’a pas été analysée comme un facteur de confusion possible.
  • La réponse des lymphocytes T (immunité à médiation cellulaire) n’a pas été prise en compte.
  • Aucun lien de causalité n’a été établi.
  • Les implications cliniques ne sont pas encore claires.