Le MDMA, efficace dans l’état de stress post-traumatique

  • Mitchell JM & al.
  • Nat Med

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’articles
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Messages principaux

  • Selon une étude de phase 3, à l’issue de 18 mois de suivi, le MDMA (ectasy dans le champ récréatif), offre un meilleur pronostic aux patients atteints d’état de stress post-traumatique (ESPT) dans le cadre d’une psychothérapie assistée, par rapport à la même thérapie après prise de placebo. 

  • Cette efficacité est observée sans différence en fonction de l’existence de symptômes dissociatifs, de comorbidités, d’une consommation de tabac ou d’alcool, et n’est pas associée à un risque suicidaire particulier. 

  • Les auteurs suggèrent que la molécule serait plus efficace que les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine autorisés dans l’ESPT.

 

Parce que les traitements disponibles dans le traitement de l’ESPT ne sont efficaces que chez environ la moitié des patients, de nouveaux traitements spécifiques sont attendus. Le MDMA– ou 3,4-méthylènedioxyméthamphétamine – a une affinité pour les récepteurs sérotoninergiques. Il fait l’objet de recherches depuis une vingtaine d’années et les premières données d’essais cliniques ont conduit la FDA à classer la MDMA comme traitement innovant dans le cadre des psychothérapies assistées. Nature Medicine vient de publier les données de phase 3.

Méthodologie

L’étude multicentrique a recruté des patients qui présentaient un diagnostic d’ESPT depuis au moins 6 mois, avec une sévérité sur le score spécifique CAPS-5 d’au moins 35 points à l’inclusion. Ils ont été randomisés entre le MDMA et le placebo. Après une période d’éligibilité, le protocole thérapeutique consistait en 3 sessions expérimentales et 3 sessions d’intégration (les posologies pouvaient être augmentées d’une session à l’autre en fonction de la tolérance, et en fonction du souhait du patient). Pour chacune, des séances préparatoires avaient lieu avant la prise afin de créer une alliance thérapeutique, une relation de confiance, et pour expliquer aux patients la façon dont les souvenirs et sentiments pouvaient se présenter à eux. Chaque session de prise (2 doses à 1,5-2,5 heures d’écart) était suivie de plusieurs séances de psychothérapie par des thérapeutes experts. L’évaluation finale a été menée 2 mois après la dernière prise, soit 5 semaines après la dernière séance d’intégration et 18 semaines depuis l’inclusion.

Principaux résultats

Au total, 91 patients ont été recrutés et randomisés entre les deux groupes. Le diagnostic avait été posé depuis 13 à 14 ans en moyenne.

Le changement moyen du score CAPS-5 était de -24,4 points dans le groupe MDMA contre -13,9 dans le groupe placebo. L’efficacité du traitement était supérieure à celle du placebo quel que soit le type de troubles (ESPT dissociatif ou non dissociatif) et les comorbidités. Par ailleurs, le score de dépression (BDI-II) était également réduit de façon supérieur dans le groupe expérimental (-19,7 versus -10,8 points).

En termes de sécurité, des évènements de type hyperhidrose, nausées ou tensions musculaires survenaient au cours de la prise mais ils étaient transitoires, et légers à modérés.