Le lupus érythémateux systémique, nouvelle cible pour les anti-JAK
- Wallace DJ & al.
- Lancet
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
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Le baricitinib 4 mg permet d’améliorer le taux de patients atteignant la rémission des signes articulaires et cutanés du lupus érythémateux systémique (LES) à 24 semaines par rapport à un placebo, lorsqu’ils sont associés au traitement habituel (67% vs 53%). Ce résultat est issu d’une étude de phase 2 multicentrique publiée dans le Lancet, Une posologie de 2 mg offre un résultat intermédiaire, mais non statistiquement significatif. Parallèlement, le profil de tolérance et de sécurité du baricitinib est conforme à celui qui a été décrit lors du développement du baricitinib dans la polyarthrite rhumatoïde.
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Ainsi, ces résultats confortent l’idée que la voie JAK/STAT pourrait jouer un rôle dans la pathogenèse du LES. Des études de phase 3 prévoyant une durée d’évaluation supérieure doivent désormais être conduites.
Pourquoi cette étude a-t-elle été menée?
Le LES reste une maladie liée à une morbimortalité significative. Le développement de traitements spécifiques constitue un enjeu important pour offrir un meilleur contrôle de ses symptômes.
Méthodologie
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L’étude de phase 2 randomisée multicentrique (78 centres, 11 pays) menée en double aveugle versus placebo a inclus des patients de 18 ans ou plus diagnostiqués pour un LES depuis au moins 24 semaines et présentant une activité de la maladie au niveau articulaire ou cutané.
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La randomisation (1:1:1) a réparti les patients entre un traitement par baricitinib 4 mg, baricitinib 2 mg ou par placebo en plus du traitement habituel (AINS, corticoïdes, antipaludéen, immunosuppresseur).
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Le critère principal d’évaluation était la rémission de la maladie selon le score SLEDAI-2k (24 items, 9 domaines). La réponse SRI-4 (amélioration d’au moins 4 points du score SLEDAI-2k, absence d’aggravation selon les scores BILAG A ou B, absence d’aggravation significative de l’évaluation globale de l’activité par le clinicien) constituait l’un des critères secondaires.
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La tolérance et l’efficacité ont été parallèlement investiguées.
Principaux résultats
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Un total de 314 patients ont été randomisés (94% de femmes, 44 ans d'âge moyen, ancienneté de la maladie moyenne 11 ans). Les patients présentaient un score SLEDAI-2K moyen initial de 8,9 avec un nombre moyen d'articulations douloureuses et gonflées de 8,3 et 5,3 respectivement. Parmi eux, 73% étaient traités par corticostéroïdes, 71% par antipaludéens et 45% par immunosuppresseurs.
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À 24 semaines, 67% et 58% des patients sous baricitinib 4 mg ou 2 mg avaient atteint la rémission selon le score SLEDAI-2k, contre 53% sous placebo (odds ratio vs placebo 1,8 [1,3-3,3], p=0,0414 et 1,3 [0,7-2,3], p=0,39). La proportion de patients ayant une réponse SRI-4 était également supérieure dans le groupe baricitinib 4 mg que dans le groupe placebo (64% vs 48%, OR 2,0 [1,2-3,6], p=0,0151) et n’était pas significativement différente dans le groupe ayant reçu le baricitinib 2 mg (51% vs 48%, OR 1,3 [0,7-2,2], p=0,44). Le score PGA à la semaine 24 était également statistiquement différent dans le groupe ayant reçu 4 mg de baricitinib par rapport au placebo.
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Des effets indésirables ont été signalés chez 65% des patients sous placebo, 71% de ceux sous baricitinib 2 mg et 73% de ceux sous baricitinib 4 mg, et des événements indésirables graves chez 5%, 10% et 10% d’entre eux, respectivement. Des infections graves ont été rapportées chez 1%, 2% et 6% et le taux d'arrêt du traitement en raison d'effets indésirables était de 4%, 10% et 11% respectivement.
Principales limitations
La durée de l’étude n’était que de 24 semaines et le traitement habituel a pu masquer une partie de l’efficacité du baricitinib.
Financement
L'étude a été financée par Eli Lilly and Company.
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