Le jeu, un comportement humain essentiel

  • Serge Cannasse
  • Actualités Médicales
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Les enfants grandissent de plus en plus souvent dans de grandes villes, où sortir de chez eux seuls peut être compliqué, où les journées d’école sont longues et les activités organisées (extra scolaires, sports) fréquemment prépondérantes. Dans un article du site The Conversation, Ángeles Conde Rodríguez, professeure en sciences de l’éducation (Université de Vigo, Espagne), rapporte que selon certaines études, ce changement fait que les enfants jouent spontanément moins qu’avant, une heure et demi par jour, et que dès l’âge 7-9 ans, ils privilégient les appareils électroniques. Or, le jeu libre est une composante fondamentale des comportements humains, aussi bien chez les enfants que chez les adultes. Il est une contribution essentielle au développement, sur tous les plans : stimulation du système nerveux, équilibre et contrôle musculaire, pensées et créativité, contact avec les pairs, apprentissage des règles de comportement, recherche du plaisir, maîtrise de soi, etc.

Le jeu regroupe une multiplicité d’activités, classées généralement en cinq grands types :

  • Activité physique : jeux actifs (sauter, grimper, jouer au ballon, découper, colorier, etc), dès la deuxième année, ou jeux de groupe (luttes, combats, etc), caractéristiques de la phase préscolaire. Ils favorisent le développement moteur et sensoriel, les capacités d’attachement, la compréhension des compétences émotionnelles et sociales, le contrôle de l'agressivité.
  • Jeux avec des objets, dès les premiers mois (saisir, tenir, frotter, trier, construire, etc), qui permettent aux enfants d’explorer leur environnement.
  • Jeux symboliques, apparaissant entre deux et trois ans et centrés sur l’utilisation du langage, la lecture, le dessin ou la musique.
  • Jeux de simulation, dès l’âge d’un an, où des objets servent à en représenter d’autres (un balai pour un cheval, etc) et qui favorisent la pensée abstraite.
  • Jeux fondés sur des règles (cache-cache, sports, jeux de société, jeux électroniques, etc), favorisant la compréhension des règles, notamment sociales (tour de rôle, partage, appréciation du point de vue d’autrui, etc).

On notera que les jeux basés sur les « nouvelles technologies » ne sont pas à proscrire, car ils donnent des compétences pour répondre à des caractéristiques de la société contemporaine (agilité dans la prise de décision, résolution de problèmes, etc). Ce qui est en cause, c’est l’effacement du jeu « libre » et de la diversité des options.

Par ailleurs, le jeu est de plus en plus impliqué dans des contextes éducatifs, aussi bien chez les enfants que chez les adultes : il favorise l’implication dans les tâches à réaliser et la participation aux activités et il améliore les performances individuelles, notamment en permettant l’acquisition de nouvelles compétences, de nouveaux comportements, ainsi qu’en stimulant les interactions sociales. Il a également des effets bénéfiques sur la santé mentale (réduction du stress).

C’est sans doute pour toutes ces raisons que le jeu existe dans toutes les cultures et à toutes les époques.