Le groupe consultatif de l’OMS met à jour ses recommandations pour la vaccination contre le VPH
- D'Souza J & al.
- Lancet Oncol
- Univadis
- Clinical Summary
Le Groupe stratégique consultatif d’experts (Strategic Advisory Group of Experts, SAGE) sur la vaccination de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a modifié la recommandation concernant les vaccins contre le virus du papillome humain (VPH).
La revue du SAGE a conclu qu’un vaccin à dose unique contre le VPH offre une solide protection contre le VPH (le virus qui cause le cancer du col de l’utérus), comparable à celle obtenue avec des schémas à deux doses.
Dans un communiqué de presse, l’OMS déclare que « cela pourrait changer la donne en matière de prévention de la maladie, puisque plus de doses de ce vaccin qui sauve des vies pourront être administrées à plus de filles ».
« Le vaccin contre le VPH est hautement efficace pour la prévention des sérotypes 16 et 18 du VPH, qui sont responsables de 70 % des cas de cancer du col de l’utérus », explique le Dr Alejandro Cravioto, président du SAGE, dans le communiqué de presse. « Le SAGE exhorte tous les pays à mettre en place la vaccination contre le VPH et à prioriser le rattrapage des cohortes multi-âges de doses manquées et des cohortes de filles plus âgées. Ces recommandations permettront à davantage de filles et de femmes d’être vaccinées et les empêcheront ainsi de développer un cancer du col de l’utérus et d’en subir toutes les conséquences au cours de leur vie. »
Le SAGE recommande une mise à jour des schémas posologiques pour la vaccination contre le VPH comme suit :
- Schéma à 1 ou 2 doses pour la cible principale, c’est-à-dire les filles âgées de 9 à 14 ans.
- Schéma à 1 ou 2 doses pour les jeunes femmes âgées de 15 à 20 ans.
- Deux doses à un intervalle de 6 mois pour les femmes de plus de 21 ans.
Les personnes immunodéprimées, notamment celles infectées par le VIH, doivent recevoir trois doses du vaccin si cela est faisable ; dans le cas contraire, au moins deux doses. Il existe peu de données probantes concernant l’efficacité d’une dose unique au sein de ce groupe.
Les recommandations de l’OMS seront mises à jour après une consultation plus approfondie entre les parties prenantes.
Le communiqué de presse comprenait le commentaire suivant de la Dre Princesse Nothemba (Nono) Simelela, directrice générale adjointe de l’OMS : « Cette recommandation d’une dose unique pourrait nous permettre d’atteindre plus rapidement notre objectif de vacciner 90 % des filles avant leurs 15 ans d’ici 2030 ».
Cette dernière a ajouté : « Nous avons besoin d’un engagement politique ainsi que de voies équitables pour l’accessibilité du vaccin contre le VPH. Dans le cas contraire, cela représente une injustice pour la génération de filles et de jeunes femmes qui pourraient courir le risque de développer un cancer du col de l’utérus. »
La possibilité d’administrer une dose unique du vaccin est moins coûteuse, moins gourmande en ressources et plus facile à mettre en place.
Maintenant que l’OMS estime qu’une seule dose de vaccin contre le VPH est suffisante, les experts déclarent dans un récent commentaire éditorial publié dans la revue The Lancet Oncology que c’est aux décideurs politiques d’agir.
« Les décideurs politiques doivent envisager de modifier les calendriers d’immunisation contre le VPH pour les filles âgées de 9 à 14 ans, en passant d’un schéma à 2 doses à un schéma à 1 dose », écrivent Jeff D’Souza, PhD, de l’Institut pour une meilleure santé (Institute for Better Health) du système hospitalier Trillium Health Partners (Mississauga, Ontario, Canada), et David Nderitu, PhD, de l’Université d’Egerton (Egerton University ; comté de Nakuru, Kenya).
Les décideurs politiques doivent également envisager de réorienter leurs efforts vers le dépistage et le traitement du cancer du col de l’utérus, et s’assurer que toutes les filles à l’échelle mondiale ont accès à un calendrier de vaccination efficace contre le VPH, ajoutent les éditorialistes.
Ils formulent également une proposition radicale.
Les contraintes d’approvisionnement existantes pour le vaccin contre le VPH au niveau national devraient se poursuivre au cours des trois prochaines années, et la grande majorité des nouveaux cas de cancer du col de l’utérus et des décès associés surviennent dans les pays à revenus faible et intermédiaire.
Pour surmonter ces problèmes, ils suggèrent que « les pays à revenu élevé qui proposent actuellement des schémas à 2 doses aux filles âgées de 9 à 14 ans devraient envisager d’opter pour un schéma vaccinal à dose unique et faire don de tous les vaccins excédentaires aux pays qui en ont le plus besoin ».
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