Le fléau européen des TMS chez les seniors, particulièrement criant en France

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

Au total, 35,7% des sujets âgés de 50 ans ou plus souffriraient de troubles musculosquelettiques (TMS), avec d’importantes disparités régionales et sociodémographiques, conclut une étude transversale conduite dans 14 pays européens. La prévalence serait ainsi plus élevée chez les femmes que les hommes, et serait notamment importante en France où 45,6% des seniors seraient touchés, dont 48,5% des femmes (seconde place européenne) et 42,0% des hommes (première place européenne).

Pourquoi est-ce important ?

  • Les TMS constituent un fléau important en France, comme en Europe, mais les chiffres qui les caractérisent sont souvent issus d’études conduites en population générale. Disposer de données spécifiques aux plus âgés permet d’améliorer la prise en compte de cette pathologie chronique sur le plan de la santé publique, face au vieillissement de la population.

  • Cette étude révèle que, si elle augmente avec l’âge, la prévalence de la douleur liée aux TMS n’est pas significativement associée au vieillissement, une fois ajustée sur de multiples paramètres sociodémographiques ou cliniques. Ceci s’explique notamment par l’importance de certains facteurs liés à la santé (nombre de pathologies chroniques associées, mobilité, état de santé rapporté…). Quant aux différences liées au sexe ou au pays d’origine, elles reposent probablement sur un ensemble de paramètres biologiques, psychologiques, sociaux et culturels.

Principaux résultats

  • La prévalence des TMS était de 35,7% parmi les 61.157 personnes interrogées (âge moyen : 66,1 ans ; 53,9% de femmes) : ils touchaient principalement le dos (65,1%).

  • En termes de disparités sociodémographiques, les femmes étaient plus souvent touchées que les hommes (41,3 vs 29,1%), et les plus âgés étaient plus souvent concernés que les plus jeunes (45,1% pour les 75 ans et plus vs 30,2% pour les 50-59 ans), mais cette association n’était plus significative après analyse multivariée.

  • Les femmes présentaient plus souvent une douleur au niveau de plusieurs localisations et l’intensité de la douleur était plus sévère que celle déclarée par les hommes.

  • En termes géographiques, la prévalence variait entre 18,6% en Suisse et 45,6% en France. La prise d’analgésiques pour les douleurs liées aux TMS concernait 49,6% des participants, et variait entre 33,3% (Pays-Bas) et 65,9% (Espagne) des sujets selon le pays.

  • En France, 48,5% des femmes et 42,0% des hommes déclaraient des douleurs, et 45,7% prenaient des analgésiques pour les soulager.

Méthodologie

  • SHARE est une étude européenne transversale menée régulièrement sur l’état de santé des sujets de 50 ans ou plus. Cette analyse est issue de la quatrième vague d’enquêtes conduites à domicile chez des sujets constituant une cohorte représentative de chaque population nationale (Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Estonie, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, République Tchèque, Suède, Suisse).

  • Les participants étaient interrogés sur l’existence de douleurs chroniques sur les six derniers mois, puis, le cas échéant, de leur localisation et de leur intensité afin d’identifier ceux touchés par des TMS (dos et articulations). Parallèlement, les données biologiques (sexe, comorbidités, mobilité….), comportementales et psychologiques (bien-être, dépression, troubles cognitifs…), diététiques (IMC, questionnaire alimentaire…), sociales (statut marital, nombre d’enfants, situation professionnelle…) étaient recueillies pour analyse.

Limitations

Étude transversale conduite auprès d’un simple échantillon issu de chaque pays, non spécifiquement dédiée à la douleur et fondée sur le déclaratif.

Financement

L’étude SHARE bénéficie de financements européens.